VOYAGES

Nous connaissons la piste jusqu’à Pital où nous trouvons la Route 4 qui est une voie rapide et que nous quitterons au pied du volcan à La Fortuna.
 Monoculture des ananas autour de Pital et deux usines agroalimentaires.

Champs d’ananas près de PItal
Conserves ou jus ??

Nous remarquons les interdictions d’entrer, aux piétons, femmes enceintes et les grands panneaux destinés à avertir les populations des dates et heures de début et fin d’épandages ou de pulvérisations

Deux modèles coexistent au Costa Rica : l’agriculture industrielle avec tous les phytosanitaires (le Costa Rica champion du monde des phytosanitaires avec 51kg/ha en 2012- 4.4kg en France) une production record de 70kg/ha pour la variété Sweet de Del Monte contre 35kg en moyenne en Afrique. Les données qui circulent sur Internet vous dégoûteraient des ananas. Les articles les plus alarmants datent de 2012, optimiste, je cherche des données plus récentes, peut être corrige-t-on la tendance ? Rien ne vient me conforter, encore moins le documentaire de la 5 qui est de l’an dernier. Pollution des eaux, ruissellement, contaminations de l’air respiré, l’ananas est vraiment une catastrophe. Stérilisation des sols et déforestation. L’image « verte » du Costa Rica en prend un sérieux coup.
L’autre modèle promu par le secteur de l’Eco-tourisme vante le Costa Rica comme un exemple avec ses parcs nationaux ou ses réserves privées qui couvrent plus d’un quart de la surface, la biodiversité extraordinaire qu’on s’attache à préserver. Les efforts pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles font du Costa Rica un pionnier. Cette image écolo a été la motivation première de notre voyage. Voyage onéreux, mais un écotourisme de qualité cela se paie !
Les deux revers de la médaille peuvent-ils s’équilibrer ? Le côté vertueux l’emportera-t-il sur le côté toxique ?

Volcan Arenal
Plus loin, les ananas disparaissent.  Manioc, vergers de papayes élevage bovin alternent. A l’approche du volcan Arenal, c’est une autre floraison le long de la route : celle des panneaux publicitaires géants des Zip-lines (tyroliennes), ponts suspendusbains thermaux, et autres attractions touristiques. Autant le tourisme que nous avons rencontré précédemment était discret, diffus, respectueux du paysage, autant le volcan draine une clientèle de « tourisme d’aventure » commercial et d’échelle industrielle, et agressif.  Les énormes panneaux de taille américaine rédigés en anglais vantent un « skydream » où une jeune blondinette casquée fonce sur nous, un téléphérique promet des sensations extraordinaires….Il faut réserver « online », les prix en $ s’envolent comme les machines volantes.  Ici, le touriste va se faire plumer ! Rien  qui me rappelle la gentillesse de Marcos et de Hugo. Ici, tout est payant et cher ; Les entreprises rivalisent d’imagination pour un « chocolate-tour », ou une « coffee-experience » à réserver en ligne et payer d’avance avec la carte de crédit. L’entrée des bains thermaux est celle d’un restaurant XXL . A  La Fortuna, restaurants italiens, Pizza-minute, McDo ou KFC se font remarquer par des enseignes géantes. Ce tourisme ne me convient pas. Le moral est en berne. Au moins, le respect de l’environnement commanderait de réduire la taille des panneaux qui éclipsent la silhouette du volcan.
L’Hôtel Linda Vista mérite son nom ! Il est situé sur une colline dans la campagne à une vingtaine de km de la Fortuna, près du village d’El Castillo et lion de toute cette agitation mercantile. Face au volcan, proche du Lac Arenal l’hôtel est composé de plusieurs bâtiments d’un étage, dispersés sur une pente très raide plantée de fleurs merveilleuses. Les allées sont cimentées si bien que la voiture arrive à proximité de la chambre et que le parking est proche. Le check in est à 14h, comme nous sommes arrivées à midi, je patiente dans la plus jolie piscine bleue qui soit, avec vue sur le volcan. En forme de haricot, mosaïque bleu profond, des animaux de pierre crachent de vins jets d’eau. Un jacuzzi rond est accolé au bassin. Comme la piscine est un peu petite pour faire des longueurs, je nage autour, oubliant dans l’eau fraîche mon poignet endolori qui semble se libérer. Tellement oublié que je trébuche en marchant sur mon paréo et que je me rattrape avec ma main droite. Rappel douloureux ! Le jacuzzi est chaud ! Le volcan l’a chauffé. Peut être les bulles sont-elles naturelles ? Nouveau plongeon dans l’eau fraîche.

Linda Vista  : piscine vue de la salle du restaurant
Le restaurant est au-dessus de la piscine. Ce n’est pas le point fort de Linda  Vista ; Décor cantine, une carte limitée et très chère mais la salle à manger a une vue exceptionnelle sur le volcan et le lac. Le soleil égaie le paysage mais un nuage est accroché au sommet. Déjeuner léger, il est 14 heures et on n’a pas très faim je commande un ceviche : poisson cuit dans le jus de citron vert, délicieux avec de la coriandre servi avec des galettes de plantain sèches.
Nous sommes logées dans une « Mastersuite » immense avec deux lits kingsize, deux bureaux curieusement adossés à l’arrière du bois de lit, un frigo (chic, on va boire frais !) amis surtout une immense baie vitrée qui s’ouvre sur une terrasse, fleurs rouges au premier plan et le volcan Arenal en face !

mastersuite!
L’après midi passe vite entre installation et réservation de l’excursion de demain. Au bout du terrain de l’hôtel, un sentier descend par un escalier dans la forêt. Après une dizaine de mètres, me voilà perdue dans la jungle avec tous les bruits mystérieux, les lianes et les ruisselets qui dégoulines des pentes ; Une boule de fourrure rousse déboule presque sous mes pieds et grimpe sur un tronc, puis d’autres. Ils sont tous à me regarder avec leurs yeux ronds bleus, bien en face. Leur museau pointu est bordé de blanc. Je n’en mène pas large. Qui sont ces mammifères inconnus ? Sont-ils méchants ? Je n’ose pas avouer que j’en ai peur ; vont-ils me sauter dessus ? Au retour, je demande le nom de ces animaux : coatis, pizote , en Espagnol. On m’assure qu’ils sont plutôt familiers et qu’ils recherchent la nourriture que certains touristes leur donnent ; Je regrette d’être partie sans appareil poto.
Pour dîner, Dominique essaie de démarrer la voiture. Impossible. Deux hommes portant une matraque et une lampe torche de la taille d’un bazooka (sans doute les gardiens de l’hôtel) ne savent pas plus que nous la remettre en marche. « si elle n’était pas automatique ! » soupirent-ils. Combien de fois ai-je démarré ma 2CV dans une pente, et de la pente ce n’est pas ce qui manque !
Seul recours : Toyota. Le réceptionniste très aimable téléphone.  L’agent Toyota m’assure qu’ils viendront demain changer la voiture. Arriveront-ils à temps pour que nous puissions partir pour l’excursion aux Ponts suspendus pour laquelle nous avons payé 71$ par Carte Bleue ?
Nuit étoilée, le volcan a son sommet dégagé.




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