mercredi 24 avril 2024


Haletant! 

Shlomi; 18 ans, terrorisé, laisse filer ses camarades au cours d'une action à Gaza, et prend la tangente... En cavale, il va courir, courir, enfourcher un vélo et pédaler, le plus vite possible, pour se mettre à l'abri dans la maison de ses parents, puis chez sa grand-mère. 

Shlomi est amoureux de Shiri qui va partir au Canada. Il veut la retrouver avant son départ. 

Shlomi est un gamin attachant, dans le genre, "sale gamin", inconscient des conséquences de ses actes, il fonce, se goinfre aussi bien de pastèque dans les champs que de plats fins dans le restaurant où Shiri est cuisinière. Il provoque des accidents en cascade. Inconscient!

L'armée n'envisage pas une désertion, plutôt un enlèvement et déclenche une opération  punitive. Prémonitoire, quand on sait que le film a été tourné avant le 7 Octobre! Shlomi est complètement dépassé, inconscient des conséquences. Gamin! 



vendredi 19 avril 2024

Borgo - 2024 - un film de Stéphane Demoustier avec Hafsia Herzi, Moussa Mansaly

 


Borgo est la prison proche de Bastia où sont détenus des truands corses. Melissa (Hafsia Herzi) est la matonne dans le quartier des Corses. Elle est impressionnante d'autorité dans ce milieu traditionnellement machiste, professionnelle mais aussi très humaine. Elle a gagné le respect et l'affection des détenus. 

En ville, c'est moins facile. Son mari, Djibril (Moussa Mansaly) se heurte au racisme ordinaire et décomplexé de ses voisins. Rejeté, il ne trouve pas de stage en menuiserie. Même les enfants et le chien subissent des vexations. 

Et puis, tout semble s'arranger....les voisins s'excusent, Djibril trouve un travail. Ce n'est pas l'effet du hasard. Est-ce le début du piège?

Un thriller très bien fichu.





jeudi 18 avril 2024

l'Immensità - Film italien 2022- d'Emanuele Crialese


Luana Giuliani est Adri, Adriana ou Andrea? Cherche la réponse dans le cosmos, ou un miracle en avalant toutes les hosties d'une église....

Penelope Cruz est la mère, merveilleuse mère qui entretient avec ses trois enfants une relation très fusionnelle, merveilleuse mère qui peut faire de la corvée de dresser la table un ballet de comédie musicale. Si belle et pourtant trompée, violentée, malheureuse et dépressive. 

Rome 1970, entre des constructions de prestige et le campement des gitans, un bosquet de roseaux que les enfants traversent malgré l'interdiction maternelle. 


L'Immensità c'est une chanson de San Remo 1967 . la bande sonore du film est un élément fort ! 



A revoir à la télévision ou en VOD !



mercredi 10 avril 2024

Le mal n'existe pas (2024) Japon - un film de Ryusuke Hamagushi


 Un long travelling à travers la forêt hivernale, les pins un peu clairsemés et les frondaisons défeuillées. La montagne encore enneigée. Une source qui bouillonne entre les névés. Eau pure qui est puisée avec une casserole à long manche pour remplir des jerricans. Trace des sabots des cerfs. Nature sauvage préservée. Une petite communauté de villageois qui se définissent comme pionniers, s'épaulent en se contentant de peu, décidés à préserver leur forêt et surtout leur eau.  

Cet équilibre est menacé par un projet de Glamping (un camping glamour). Les promoteurs convoquent les villageois à une réunion pour les mettre devant le fait accompli. Les villageois sont beaucoup plus fûtés et combattifs que ne le pensait le promoteur. 
Pour se concilier les habitants il pense s'allier à l'un d'eux, l"'homme à tout faire", celui qui coupe le bois, puise l'eau, connait les plantes et les sentiers...

Les citadins essaient de le suivre et d'instaurer un dialogue. On y croirait presque quand retentit un coup de feu. Des chasseurs tirent les cerfs. 
Les cerfs voient leur territoire menacé. 
Et le fantastique survient....le film bascule dans la tragédie, devient presque un thriller. 

je n'ai pas bien compris la fin.



Allez voir ce très beau film contemplatif!

lundi 8 avril 2024

Sidonie au Japon - (2024) d'Elise Girard avec Isabelle Huppert

 


C'est un joli voyage au Japon, à la saison des cerisiers en fleur que nous ferons avec Isabelle Huppert. Joli, dépaysant, avec des coutumes déconcertantes comme ces salutations auquel Sidonie ne sait pas répondre, l'accompagnement très (trop?) attentionné de son éditeur qui lui confisque son sac à main... Protocole très strict, questions des journalistes ou des lecteurs. Sidonie se dévoile (trop?) cela ne se fait pas de parler tant de soi au Japon.

 Programme touristique parfait, temples, jardins japonais, art contemporain....et cerisiers en fleur.

Irruption du fantastique en la personne (?) d'un fantôme, cela se fait au Japon! 

Une histoire d'amour se profile, sous les cerisiers en fleur. Kitsch? 

Un joli voyage...


 

mercredi 3 avril 2024

Yurt (2024) film turc de Nehir Tuna

 

Turquie des années 1990, avant le règne d'Erdogan. Turquie où l'école est laïque et nationaliste chantant les louanges à Atatürk. 

Ahmet 14 ans, étudie dans un lycée bourgeois et mixte. Costume cravate, cours d'anglais dispensé par une enseignante aux cheveux longs. Sa famille est cossue. 
J'ai du mal  à comprendre pourquoi Ahmet est pensionnaire dans un internat religieux  et pourquoi il fait les allers/retours quotidien entre son école laïque et moderne et cette institution arriérée où sévices corporels et brimades alternent avec les études religieuses. 

L'adolescent cherche à être admis dans "le Cercle" où des prières, rituels se déroulent. Mais son directeur religieux le brime et lui refuse cet honneur.
Il est isolé parmi des enfants de milieux pauvres tandis qu'il vient d'une bourgeoisie privilégiée. 
Pourquoi ses parents lui infligent une telle punition?
Dans les rues s'affrontent islamistes et laïcs. 
J'ai eu du mal à entrer dans le film et à comprendre ce qui se passait
Ahmet est toujours en décalage.

Après un affrontement avec son père, le fils rebelle embarque un jeune de l'institution. Histoire d'amour ou simple fugue? La couleur fait irruption dans le film qui était noir et blanc. Ambiguïtés. 




Pas de Vagues - (2024) un film de Teddi Lussi Modeste avec François Civil


Encore un film de collège de banlieue? 

Encore, mais il mérite d'être vu : François Civil excellent, les élèves intéressants, une histoire comme un thriller avec du suspens, on se demande ce qui va arriver...
Surtout des problématiques intéressantes et multiples :
 Comment transmettre, comment avoir le plaisir d'enseigner, d'"être  un bon prof"? Etre le prof qui changera peut-être la vie d'un adolescent. 

Comment se protéger quand on est menacé de mort? quand le chef d'Etablissement oppose de la mauvaise volonté, refuse de porter plainte au nom de l'Etablissement, refuse de demander une protection. Quand le soutien des collègues s'effrite. Dans sa classe, le prof est seul. Et les profs n'apprécient pas forcément les collègues qui "en font trop" et qui sortent du cadre de la classe. 

Le professeur, Cyril Keller, est homosexuel, mais il ne souhaite pas que cela se sache, avec l'homophobie des quartiers, on comprend pourquoi. Ses collègues n'apprécient pas cette réserve, manque de confiance? ou préservation de l'intimité.



Certains critiques ont aussi des réserves "encore un film sur une menteuse". Certes, les filles qui portent au jour des abus ne sont pas crues, rares sont les menteuses, dit la critique de Télérama, sur la vidéo. Certes, mais  c'est une histoire vécue par le réalisateur à Aubervilliers en 2020. 
en revanche la fin est bizarre.