La salle du MK2 Beaubourg était presque pleine, nous étions nombreux pour saluer cette immense actrice qu'était Ronit Elkabetz filmée par son frère Shlomi.
Portrait éblouissant, portrait très émouvant. Montage de séquences de ses films Prendre Femme et le Procès de Viviane Amsallem mixées avec des archives familiales filmées sans intention d'en faire un film. Le spectateur est embarqué dans une histoire très intime au sein du foyer de leur famille : père, mère, enfants, jouent leurs propre rôle dans la vie quotidienne. Et puis de temps en temps Simon Abkarian qui lui joue un rôle dans un de ces films. Une grande confusion est entretenue entre l'actrice et la femme, cette scène où Ronit joue le rôle de sa mère est confrontée à la même racontée par la mère. Et cette jeune fille aux longs cheveux enroulés dans des bigoudis, est-ce Ronit jeune fille, ou sa fille? Cette confusion redonne vie à l'actrice décédée en 2016. Shlomi Elkabetz dans un interview raconte qu'il joue avec le temps en filmant, qu'il peut recréer un "nouveau temps".
Dans la morne vie de sa mère, un intermède : un voyage à Paris. Les images de Paris se mêlent avec d'autres où le frère et la sœur se retrouvent . Il y a un autre voyage, à Essaouira (qu'ils nomment Mogador) des paroles en arabe, la graphie arabe très présente aussi. Belle image de la réalité d'une famille marocaine en Israël. Coïncidence, sort en ce moment un autre film , Mizrahim, et j'écoutais ce matin le podcast de la réalisatrice Michal Boganim qui regrettait que dans le cinéma israélien si peu d'images, de personnages positifs étaient donnés à des acteurs et actrices séfarades. Elle avait peut être oublié Ronit Elkabetz?
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