Un Monument de Cinéma?
3h35, un format inusuel, pour l'histoire du rêve américain. Un film construit un peu comme un opéra avec une ouverture monumentale, l'arrivée de l'immigrant en Amérique et la vision de la Statue de la Liberté. mais la statue est de travers, même à l'envers
Le premier acte raconte l'arrivée en Amérique en 1947de Laslo Toth, un architecte hongrois qui doit repartir de zéro, accueilli par un cousin qui lui offre un travail médiocre et un abri rudimentaire. Laszlo se retrouve à pelleter du charbon. Une commande miraculeuse d'un milliardaire le propulse au sommet de son art : il dessine un monument à la mémoire de la mère de son mécène avec une bibliothèque, une salle de spectacle, une chapelle....Le chantier est pharaonique. mais Laszlo va déchanter
Entracte
Deuxième acte avec l'arrivée d'Erzsebet retenue en Hongrie qui relance le chantier et redonne le moral à Laszlo. les rapports entre l'architecte et le capitaliste se tendent. Sous une apparence de mécène, le milliardaire est détestable. le mépris et l'antisémitisme des Wasp ne se cache même pas...
Epilogue : 30 ans plus tard, le travail de Laszlo est reconnu à la biennale de Venise.
Comme dans un opéra, la musique est très présente.
la mise en scène donne le tournis. Le chantier pharaonique.
Avec un héros architecte, je pensais voir un film sur l'architecture.
The Brutalist fait référence au style architectural brutaliste utilisant le béton brut pour des constructions audacieuses. Le Nouveau Créteil en est un des exemples, rien que pour cet aspect, je serais allée voir le film. On a écrit que le personnage de Laszlo s'était inspiré d'u véritable architecte Breuer. Cependant, le style brutaliste et l'influence du Bauhaus étaient reconnus aux USA avant la deuxième Guerre Mondiale ; dans la réalité Laszlo aurait été accueilli dans les universités américaines les plus fameuses.
En revanche le "brutalisme" caractérise plutôt la brutalité des rapports de classe, brutalité entre le commanditaire et l'architecte; Brutalité aussi entre l'architecte qui se prend pour un artiste et les ouvriers. Brutalité de l'intolérance et de l'antisémitisme qui ravage le rêve américain.
En tout cas, un grand film qui se déroule sans temps morts malgré la longueur (3h35) annoncée.
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