dimanche 4 juillet 2010

Cap vert -Traversée de l'Île de Santiago vers Tarafal

Traversée Sud-Nord de l'île

Nous avions prévu d’emprunter les transports collectifs pour aller à Tarrafal. Selon Abel, il nous faudra payer deux places supplémentaires, soit 4x300$, nos bagages occupant deux places assises, alors que le tarif des taxis privés est de 5000$. Au moment des adieux, Mama organise avec le voisin de la maison verte de la rua Banana, un passage jusqu’à Praia. Nous sommes ravies de charger la valise devant la maison.
Le chauffeur propose de nous emmener jusqu’à Tarrafal pour 4000$ et de faire des arrêts pour les photos. Le voyage commence mal. Le Toyota crève avant d’arriver à Praia. Le pneu était complètement lisse et bien déchiré sur plusieurs endroits. Il emprunte un cric à un aluguer qui passait par là et nous voilà reparties !

courses à Praia

Arrêt à Cabo Verde Telecom. D’après eux, la carte Telefacil achetée mercredi dernier fonctionne bien. On a fait 20 minutes de queue pour obtenir le numéro des réclamations au cas où nous aurions un autre problème !
La plus grande banque de Praia possède bien un distributeur de billets mais il n’accepte pas les cartes bleues étrangères. Il me faut donc faire une longue queue au comptoir. Au bout d’une demi-heure Dominique vient me dire que le chauffeur s’impatiente. Heureusement que les Capverdiens sont cools ! Nous quittons Praia à 10h45. Je n’ose plus penser aux arrêts photos.

Paysage

Les acacias plantés en rangs serrés à la sortie de Praia sont tout défeuillés. Sont-ils morts ou attendent-ils patiemment la saison des pluies pour reverdir ? Le paysage est ocre rouge avec ces arbres squelettiques gris. Au fond les premiers sommets se détachent en mauve. La campagne devient plus riante. Nous traversons une vallée cultivée, les champs sont irrigués.

Dans les villages, flamboyants et bougainvillées rehaussent de leurs couleurs les façades peintes. Sao Domingos est le plus joli village. L'éclairage était meilleur jeudi dernier. Aujourd’hui, le ciel est couvert. Après Sao Jorge, la route s’élève de plus en plus et nous passons des cols impressionnants.

A l’entrée d’Assomada, un curieux piton rocheux se détache. Assomada est une grosse agglomération plutôt une bourgade de campagne, avec quelques immeubles bas.
A une fontaine publique, de nombreuses femmes remplissent des bidons, un âne attend. Dans la montagne les ânes sont de plus en plus nombreux (Hier, j’avais échafaudé une théorie autour de l’absence de bourricots).
Une levada conduit l’eau. Je l’attendais dans ce paysage évoquant Madère.

Sommets dans les nuages

Les nuages sont accrochés sur les sommets. Nous traversons des nappes de brouillards. Après un dernier col le ciel se dégage. Il fait même très beau près de la mer. Les montagnes sont à nouveau désertiques comme autour de Praia.
Notre chauffeur a mis RFI à midi pour les informations. Rien de nouveau sous le soleil ! La moitié du journal est consacré à l’amnistie des contraventions, aux vacances de Chirac, à un pique-nique des socialistes et à des T-shirts vendus par les pompiers de Paris... Le monde doit tourner rond. Je regrette moins l’absence de journaux !

L'hôtel Baia Verde

Enfin nous arrivons à Tarrafal à midi et demie.
L’hôtel Baia Verde est un village de bungalows situé dans un endroit de rêve le long d’une belle plage de sable blanc. Une rareté dans cette région volcanique ! Une curieuse lentille de roche blanche – sable ou grès ? – est intercalée entre deux coulées. C’est elle qui a nourri la plage à une extrémité de la plage. Le petit port de pêche, dans le creux de l’anse une cocoteraie où sont installées des maisonnettes en pierre noire, à flanc de colline nos bungalows peints en vert avec des terrasses cimentées d’où l’on domine la baie.

Notre bungalow possède deux pièces, un grand frigo et la télévision, en panne. On nous explique que c’est la faute aux macaques. Nous sommes sceptiques. Verrons nous les macaques ?

Nous partons au marché à la recherche du déjeuner. C’est Byzance ! On y trouve des fruits des beignets et des ailes de poulet grillées.

Une plage de rêve

Une petite avancée rocheuse, coiffée d’un kiosque couvert de palmes, divise la plage en deux. Sur la grande plage, les Capverdiens se baignent. Sur la petite devant Bahia Verde, les touristes à l’ombre des cocotiers.
Comme il n’y avait que des blancs (6) sur la petite plage, D avait conclu qu’elle était privée et réservée à l’hôtel. Elle trouvait que cela faisait un peu apartheid. La raison de cette ségrégation est plus pratique. Les Capverdiens pieds nus préfèrent la plage de sable fin. Sur la petite plage, il y a des rochers pointus et des oursins. Avec nos sandalettes, nous nous baignons du côté des rochers pour observer la vie sous-marine.
Enfin ! La baignade... Dont nous rêvions ! Nous nageons avec lunettes; je vois des poissons et des coraux.
Je ne me lasse pas de regarder les frondes des cocotiers : leurs franges se balancent sous le vent.
Spectacle inattendu : une bande de gamins fait une démonstration brillante de galipettes, roues saltos et sauts périlleux. En prenant tout simplement appui sur la plante de leurs pieds, ils peuvent faire toute une série de sauts et terminer par une roulade.

Le marché

Nous allons voir le marché hebdomadaire. C’est un marché local, misérable, où l’on vend un bric à brac de montres, lotion capillaire, quincaillerie et sous vêtements féminins, quelques vêtements africains en batik. Rien de bien alléchant ! Pourtant les femmes portent des jupes colorées et imprimées à grand motifs avec des coloris très vifs et j’aimerais m’acheter un pagne. Elles retiennent leur pagne avec une ceinture très large en tissu à rayure fine qu’elles replient en enfermant leur porte-monnaie (un sachet en plastique contenant les billets ou leurs papiers). Cette ceinture sert aussi à porter les bébés sur le dos.
Nous explorons Tarafal, de belles villas très grandes mais souvent inachevées sont construites en bord de mer. A l’arrière, un chantier de petits immeubles en construction. Ce n’est pas intéressant, un désordre complet, pas de voirie.
Attroupement près de la falaise. Les badauds regardent des garçons plonger d’au moins 6 ou7 m de haut. Habillés de short et maillot de foot, ils s’élancent, certains les pieds en avant, d’autres plongent la tête la première. Ces derniers sont vivement encouragés «cabeica». Quelques-uns réussissent des figues et des sauts périlleux. Applaudissements !
Nous passons la soirée sur la terrasse du bungalow. Un allumeur de réverbère, garçon de 14 ou 15 ans, monte sur une chaise et visse l’ampoule extérieure à la tombée de la nuit. Les ampoules des bungalows tiennent lieu d’éclairage public.
Il faut s’organiser pour que les moustiques n’envahissent pas la chambre. Heureusement, les moustiquaires nous permettront de dormir fenêtres ouvertes. A Cidade Velha, il fallait tout fermer et il faisait bien chaud.
Vers 8 heures, je vais chercher un plat à emporter au restaurant. Je n’ai commandé qu’une seule portion (900$). L’assiette est très bien garnie et suffit pour deux largement.

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