dimanche 14 novembre 2010

Natitingou - Atakora - Tata Sombas

Momo sous introduit dans un vrai Tata

De retour, au col, Duran klaxonne et nous retrouvons Momo qui nous introduit dans un vrai Tata habité.

Il nous montre d’abord la décoration extérieure : le mur de banco finement dessiné avec les doigts, laissant des marques parallèles bien marquées. A l’aide d’un balai on a imprimé des motifs variés très fins ressemblant aux scarifications qui tatouent le visage entier des hommes d’ici.

A l'entrée on voit les crânes de moutons et tout un bazar de graines, plumes et branchages sur une petite plateforme à l’extérieur du mur d’enceinte « pour les singes »,dit-il, un peu mystérieux.

l'Intérieur de la tata

Il nous invite à le suivre à l’intérieur de la tata. De prime abord, il y fait tout noir, des étais mal équarris soutiennent le plafond. Au fond, dans la lumière du jour, la cuisine où mijote une tisane médicinale. Dans cette pièce vivent les animaux (invisibles). Momo montre : « Ici, la volaille ! », « Ici, les moutons, ici, les chèvres, ici, la vache ! ». Est-ce que les gens qui vivent ici possèdent tous ces animaux ? Quand les rentrent-ils ?

La terrasse


Ici, c’est moderne, pas d’échelle de bois à encoches pour monter à la terrasse, à la place, des marches très hautes. Au niveau supérieur : des cases, chambres d’habitation qu’on ne visitera pas (ce n’est pas un musée mais une maison), des greniers énormes pithois coiffés de chaume. Une échelle à encoches permet de grimper et descendre dans le grenier. Notre hôte, l’instituteur ôte ses claquettes pour faire la démonstration et en sort une branche de mil. Dans l’autre grenier, est stockée une autre céréale dont on fait le couscous. Les greniers sont fait d’argile fine mélangée à de la paille. Le résultat est plus léger que le banco, plus orange, on voit la paille. C’est ce que les termites recherchent. Ils ont creusé des galeries forant une sorte de dentelle. Il faudra refaire un autre grenier.

Sur le sol de la terrasse sèchent les graines d’un arbre utilisées comme condiment »la moutarde ». Du mil germé forme un autre tas, fermenté, il servira à, faire de la bière locale, très alcoolisée. Des pots sont soudés au sol : dans deux grandes jarres on garde l’eau – très fraîche – sous un couvercle de bois. Une autre plus grande, très fine au décor géométrique de minces entailles, est noircie de l’intérieur « on fait brûler dedans, cela la rend plus solide ». Une vieille femme en pagne, mais les seins pendant, balaie la terrasse et s’active autour de bol émaillés contenant de la nourriture.

Toute la maisonnée est dehors sous l’abri de chaume, couchés ou assis sur ces banquettes de bois à clair voie que l’on voit presque partout. Dominique a été faire un tour avec les enfants puisqu’elle n’a pas pu accéder à la terrasse. Elle a distribué ses chewing-gums et m’attend pour offrir notre collection de fèves des galettes des rois comme jouets aux enfants.

Je suis assez réservée sur ces distributions, les chewing-gum, cela fait toujours plaisir et c’est sans prétention. Les bracelets et les fèves n’ont aucune valeur. J’ai toujours peur qu’ils ne trouvent ces cadeaux insultants. D’autre part, ces enfants n’ont rien et la collection est jolie (je l’ai vue partir à contre-coeur). De toutes les façons, les fèves ne sont pas dans le sac à dos. On déballe tout ce qui pourrait faire « cadeau », des bonbons, un tout petit sac de toile, Dominique offre son laser à un petit garçon qui lui a donné son cahier d’écolier. Je raconte à l’assistance que le laser fait un point rouge que les enfants s’amusent au collège à pointer dans le dos du prof, que cela est interdit et alors, confisqué. Après un essai dans la pièce toute noire du rez de chaussé de la tata, l’instituteur s’approprie le laser du gamin. Il dit qu’il en aura plus l’usage.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire