dimanche 14 novembre 2010

Un tour à moto dans Abomey




Nous remontons sur les motos. D et Gabin sur une moto chinoise toute chromée et brillante. Je suis sur la mobylette de l’assistant du fonctionnaire qui n’est pas un guide touristique. Tandis que Gabin explique à D les palais et les princesses, mon chauffeur parle du prix de l’essence et de la contrebande en provenance du Nigeria alors que les pompes des stations service sont à sec. Selon lui, le gouvernement achète le carburant en France et en Italie. J’objecte que l’essence doit venir du Gabon où Total exploite des puits mais il n’est pas convaincu. Pour lui, l’essence, comme le lait ou la confiture, viennent d’Europe.

Au coin de la rue, un abri, une table et des bouteilles, l’enseigne : « Au volant pas d’alcool ! »,. Plus tard, à Tanguieta, on verra une autre enseigne : "vous ne viendrez pas chez nous par hasard " parodiant le slogan Total de France. L’humour des commerçants béninois est une attraction des plus réjouissantes du voyage. Une autre catégorie d’enseignes, celles qui sont bigotes ou bien pensantes « Dieu le fera ! » (le plein ?) Ou « Deo Gracias ».


On s’arrête sous un bel arbre dont le tronc est recouvert d’un enchevêtrement de racines aériennes. En dessous, des vanneries. Des poussins passent. Photo parfaite. J’en prends une ou deux avant d’être arrêtée par un homme qui m’attrape le bras. Un très vieil homme dans un habit bariolé insiste : l’arbre est sacré, une petite calebasse à terre, des restes d’œufs et d’autres saletés sont la marque des sacrifices.

La balade à moto continue devant des bâtiments officiels : préfecture, Mairie, prison datant de la colonisation. Le portable sonne. Mon chauffeur se baisse pour le prendre. On tombe dans un trou de la route.

- « Vous avez eu peur ? »

- « Non, je n’ai pas souvent peur ! »,

On roule doucement, je ne pense pas qu’on se serait fait mal en tombant.

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