dimanche 14 novembre 2010

Vol air France - arrivée à Cotonou


Ballons, dictionnaires et bêtes sauvages.... Bénin 2006

Vol air France - arrivée à Cotonou

Un départ un peu mouvementé

Nous n’aurions jamais pensé que les manifestations anti-CPE auraient pu avoir une incidence sur notre voyage. Hier, invasion des rails de la Gare du Nord. Je panique, téléphone à Yvette pour qu’elle nous prenne plus tôt et nous arrivons sans encombre à 9h45 à Roissy 2. L’enregistrement des bagages ne commence qu’à 10h20. Nous sommes les premières, piaffant derrière le chariot. Bernique ! Il ne reste plus de place-hublot. Nous sommes furieuses ! Oubliée la peur d’être bloquées par les manifestants! Formalités de sécurité très tatillonnes, dix fois, il faut montrer le passeport. L’embarquement prend du retard, j’en profite pour demander comment réserver les sièges par Internet. L’hôtesse nous fait une nouvelle carte d’embarquement avec les sièges 22A et B. Nous pourrons voir le Sahara et l’Afrique du ciel !
L’avion a perdu son créneau et décolle avec une heure de retard.

Deuxième panique : les 500€ ne sont pas dans la pochette. Je n’arrive pas à m’expliquer pourquoi. C’est le tiers du budget des vacances. Pourvu qu’ils soient dans la valise !

En vol

L’A 330 est une merveille d’électronique : chaque siège est pourvu d’un petit écran et d’une télécommande. 17 programmes s’offrent à notre choix, plusieurs films mais aussi des jeux et de la musique. Surtout, une caméra embarquée filme le paysage. Excitées comme des enfants, nous nous promettons d’essayer tous ces divertissements. Déjeuner luxueux, menus imprimés : entrée, salade de pâtes, maïs, tomates avec un pavé de chèvre frais, puis poisson au cresson aux trois riz .

J’essaie de suivre le voyage, vexée de ne rien reconnaître dans la mosaïque de bocage et de bois. Survol de montagnes encore enneigées, lesquelles? Nous arrivons au bord de la mer. La caméra embarquée n’est d’aucune aide. Sur la côte, des lagunes, on dirait Gruissan ! Mais peut être est ce l’Espagne ? Traversons-nous la Méditerranée ? Sommes nous sur l’Atlantique ? A nouveau le rivage. J’hésite : Algérie ou Maroc ? C’est beaucoup plus tard que le pilote viendra en personne nous détailler l’itinéraire : Paris –Perpignan- l’Algérie puis le Niger.

Le Sahara est rose, irréel, flou. Je n’ai jamais vu un environnement aussi rose. Sur le petit écran rose, parfois, des dunes. Plus tard, du rocher noirâtre émergent, des oueds à sec : des nombreuses ramifications forment des dendrites. Le manque de netteté m’étonne : nébulosité ou tempête de sable, peut être ? Le Niger, à la tombée de la nuit, dans une sorte de brouillard. L’Afrique se dérobe. Au dernier moment : la frange blanche de la plage. Cotonou illuminée, des rues très encombrées, mais les lumières ne brillent pas autant que dans les villes où nous sommes arrivées de nuit : Funchal ou aux Canaries.

Cotonou la nuit, chaleur africaine

La chaleur lourde s’abat sur nous. L’aéroport est sans charme particulier, sans bousculade ni impatience malgré la longueur du vol. Un officier de santé, vêtu de blanc, contrôle avec beaucoup de conscience notre carnet de santé. La délivrance de bagages est laborieuse. Des caisses monstrueuses se présentent sur le tapis roulant. Les valises arrivent après, au compte-gouttes. Tout le monde est bien patient. Je guette la valise verte en espérant très fort que notre fortune s’y trouve. Des porteurs se proposent, sans insister, les chariots sont gratuits. A la douane, seuls les Africains sont contrôlés.

Deux hommes brandissent un plateau de bois peint artistement de blanc, rouge, vert : les couleurs du Jardin Helvetia. L’un d’eux est le porteur, l’autre, le chauffeur. Le taxi jaune et vert est d’une marque indéterminée, son pare-brise fêlé. Toutes vitres baissées, la température est agréable. Au rond-point, le chauffeur nous prévient qu’il va emprunter un « chemin de terre » qui longe la mer. Des piétons surgissent dans l’obscurité. Ils marchent tranquillement sans que rien ne les signale. Sur les bords de la piste, des cabanes de bois éclairées par une bougie ou, luxe, par une lampe à pétrole. On devine la misère dans le noir, sans la voir.

Lorsqu’on s’éloigne de l’aéroport, la mer se fait plus présente. Les cocotiers, les paillotes de plage et des restaurants illuminés évoquent des plaisirs balnéaires. Je n’arrive pas à distinguer les constructions de plage des paillotes habitées. Nulle part, lors de nos précédents voyages, nous n’avons vu un habitat si précaire. Les bidonvilles de Bangkok les maisons des Acas de Thaïlande étaient luxueux à côté de ces huttes de palmes. Le taxi fait de grandes embardées pour éviter les nids de poules. Après une dizaine de kilomètres, la cocoteraie devient plus belle, la mer plus proche. Le taxi fait demi-tour pour emprunter un chemin de traverse.

Installation au jardin Helvétia

Heiner, le patron nous accueille. Suisse, aux cheveux blancs fournis, et à la barbe blanche, vêtu d’une chemisette africaine aux manches courtes. Il ouvre un bungalow. Nous posons nos affaires sans nous installer et continuons la soirée au restaurant situé sous une vaste paillote ronde, au toit très haut très aérée fermée seulement sur un arc de cercle par un bar peint. Les nombreuses tables sont habillées de nappes en batik vert.

La carte SIM avec notre numéro de téléphone béninois, nous attend. Dominique va chercher le mobile au bungalow. Elle tarde : la porte ne veut plus s’ouvrir. Et nos affaires sont enfermées à l’intérieur !

Nous faisons connaissance avec Moronikê, la très jolie et très jeune femme d’Heiner : visage rond aux traits très fins, dents blanches dans son rire si fréquent. Leur fille, métisse, coiffée à l’africaine, avec des couettes dressées, a un visage clair délié. A six ans, elle parle français, fon, allemand et suisse allemand. Elle a un petit air malin mais très conscient de sa valeur.

La serveuse nous sert une salade de tomates et concombres. Est-ce prudent ? La présence des enfants nous rassure. C’est rafraîchissant. Nous ne faisons pas honneur au plat principal de poisson frit et haricots verts. On s’excuse :
-« le repas d’Air France était si copieux et si tardif… ».
Je termine avec bonheur de l’ananas frais « tendre, pas une pierre comme en Europe… ».

Heiner installe la puce dans son téléphone mobile et la recharge.
Plutôt que de réparer la serrure on a transféré nos affaires dans un autre bungalow. Nous nous couchons presque à minuit dans la fraîcheur du ventilo.

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