dimanche 14 novembre 2010

Voyage Bohicon - Natitingou


Publié le : 28 Mai 2007


Vous allez attendre !!!

Otis n’est pas rentré. Ce sera l’Arlésienne de ce voyage. J’aurais pourtant bien aimé connaître ce personnage qui a des sortes d’antennes et qui peut intervenir par téléphone au bon moment quand nous avons un problème.

Je viens de prêter notre portable à Marie José(qui ne s’appelle pas Marie Josée mais Candide). Marie Josée c’est le nom de la femme blanche du père de Candide qui a fondé l’hôtel. Candide a 28 frères et sœurs. Deux de ses petites sœurs habitent l’hôtel. Chaque soir, elles apprennent leurs leçons sous la paillote. La plus petite, fait de l’Anglais, la grande qui est en 2de, révise les sciences naturelles. Son cahier est perlé, son cours très complet. Elle veut être médecin. Je ne sais pas dans quelle section elle se trouve (elle fait 5h de biologie par semaine).

Justement, sonne l’autre téléphone. Otis a demandé à un ami de venir nous prendre pour nous conduire à Bohicon. Marie-José-Candide n’a plus d’unités sur son portable. Il y a un fixe qu’elle n’utilise pas. Elle utilise le mien pour rappeler notre convoyeur. Parmi un flot de paroles, j’entends : « huit heures zéro ». Le chauffeur arrive très rapidement. « Vous allez attendre » prévient Marie José. Nous n’imaginons pas à quel point ! Africalines n’existe plus, remplacé par Confort Line.

la Gare routière de Bohicon

La gare routière est située à un carrefour, à l’emplacement d’une station service. La fosse du mécanicien fait office de salle d’attente. Les bancs, le long du mur, sont déjà bien occupés. Au fond, plein de paniers et de bassines ainsi que des tabourets. J’abandonne les valises et le sac à dos et je vais aux renseignements.

- « Ils vont venir à neuf heures trente ! » martèle le gros homme de l’essence en chemise à carreaux rouge.
Tout le monde opine :

- « A neuf heures trente, ils vont venir, beaucoup de cars ».

D s’impatiente. Un homme propose son taxi pour 8000f. Le car est à 6500f ; c’est à peine plus cher. Je la détrompe. A ce prix, ce ne sera pas un taxi privé. Il nous montre son véhicule - pneus lisses- je n’ai pas confiance.

petit marché pour les voyageurs

Au fond de l’abri, des enfants viennent chercher des paniers et disposent avec le plus grand soin des mandarines ou des avocats, remplissent des sachets de haricots cuits.
Une petite fille gracile de 6 ou 7 ans nous prend à parti :

- « Yovo ! » dit-elle sévèrement en contemplant nos bagages.

Elle veut installer les tabourets de son commerce là où nos sacs encombrent. Elle porte, roulé sur sa tête, le petit foulard qui lui permet de porter les paniers de mandarines. Vers 9 heures toutes les vendeuses sont prêtes avec les avocats, les oranges pelées mais aussi des boules enroulées dans des feuilles vertes et des boules d’une pâte très odorante contenant des graines. Une femme tient une cantine chaude avec du riz et de la sauce. Des colporteurs proposent du dentifrice, des cotons-tiges, des petites serviettes (bien utiles pour s’éponger), des bics fichés verticalement dans un carton, des ceintures, des calculatrices….

J’amorce une sortie. Le gros homme me dispute :

- « Je vous ai dit, à neuf heures trente, ils vont venir » répète-t-il en détachant les syllabes.

voilà les cars!

A l’heure dite, le premier car arrive. Cohue monumentale. Des gens descendent achètent de quoi se restaurer. Pas question d’approcher, l’autobus est complet. Un second suit, c’est celui de Parakou, un troisième pour Natitingou. Les chauffeurs en chemise bleue et le placeur avec un dossart blanc m’expliquent :

- « Des gens se sont trompés, ils ont pris le car de Natitingou alors qu’ils vont à Parakou, vous prendrez leur place. »

Le placeur appelle Damien, le chauffeur du car N°4 encore en route quelque part. Le chauffeur du car de Parakou nous lance, mauvais :

- « A cause de vous, nous attendons ! ».

Finalement Damien gare son car plus loin. Course, le monsieur de l’essence porte nos valises. Nous avons été devancées par une dame à la carrure imposante. Il ne reste plus qu’une seule place.

- « Il en reste une autre dans le car suivant ».

On refuse de se séparer. Deux hommes empoignent nos valises

- « Je ne comprends pas pourquoi on vous balade comme cela ! »

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