je l'ai raté à sa sortie au cinéma. Ciné+ lui donne une nouvelle chance.
Sans la moindre idée du scénario, je fais confiance à Cogitore dont j'ai vu au moins trois fois les Indes Galantes
D'après le titre, je m'attendais à l'ambiance de marché africain installé dans le quartier de la Goutte d'Or, tissus wax, coiffeuses qui proposent à la sortie du métro les modèles de tresses africaines, mangues et ananas, manioc ou ignames. Pas du tout!
On est plongé dans une ambiance sombre, film nocturne, lueurs des bougies, lourds rideaux occultants. En pleine magie. En pleine escroquerie. Sous le métro aérien, ce ne sont pas les paquets de cigarettes clandestins qui se négocient mais la distribution de petits papiers vantant les pouvoirs d'un magicien qui établira le contact entre les endeuillés et leurs parents disparus. Après tout, Victor Hugo y croyait bien et faisait tourner les tables!
Le business est juteux, alimenté par les données des téléphones portables qui livrent noms, caractères, allure des disparus. Et une couverture de survie assurera un meilleur passage des radiations!
Commerce florissant que se partagent les "mages" , partage ethnique, Ramsès est rappelé à l'ordre : les Africains de l'Ouest, les Maliens sont réservés, les Antillais, les Arabes aussi. Il reste les Français, les Touristes...
L'irruption de jeunes cambrioleurs entrés par la fenêtre va faire basculer le film. Jeunes mineurs venus de Tanger, peur de rien, ultraviolents. Et naïfs aussi, qui prennent la magie de Ramsès au sérieux et le somment de retrouver l'un des leurs enfui avec un pactole. Le film change de rythme. De l'envoûtement lent, il s'accélère dans une course adolescente. Il change de langue, passe à l'Arabe marocain. Confrontation violente. Pourtant on sent l'empathie de Ramsès pour ces enfants perdus, perdus et mouillés, affamés.
Le mage escroc se montre sous un autre jour, et devient sympathique.
Le spectateur est conquis, envoûté.
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