Vous ne verrez ni Gaza, ni la guerre : le film a été tourné avant le 7 Octobre, à Tel Aviv.
Mais vous verrez des guerrières : des femmes trans, palestiniennes pour la plupart qui ont choisi de vivre leur identité de femmes envers et contre tout, des personnalités qui s'affirment dans la rue, la nuit.
Yolande Zauberman a filmé ce documentaire dans la nuit d'une rue chaude de Tel Aviv. Elle est partie à la recherche de "la fille qui est venue à pied de Gaza ", une légende. Elle montre sa photo dans la rue, se heurte à la méfiance, enquête jusqu'à ce qu'elle fasse connaissance avec ces filles trans qui livrent leur histoire.
Elles parlent anglais, arabe, hébreu : multiplicité des langues. Israela est juive, elle a été mariée à un rabbin. Talleen Abu Hanna est palestinienne, chrétienne de Nazareth, israélienne de nationalité, elle a même été élue, Miss Trans Israel. Nathalie est sans doute cette belle de Gaza mais nous n'en saurons pas plus. Nadine est bédouine...
Certaines ont finalisé la transition, d'autres n'ont pas encore été opérées...Certaines sont clandestines et craignent la police, toutes craignent la réaction de leur famille. Elles racontent une histoire de décapitation par ses frères d'un jeune gay venu les rejoindre.
Toutes sont confrontées à la violence et au mépris des hommes alors qu'elles se prostituent (ont-elles le choix?). Elles font face, parfois en se battant.
Malgré toutes ces difficultés, elles ont un appétit et une joie de vivre. Elles assument leur culture, leur foi, aspirent à la reconnaissance de leur famille.
Etrangement, après le 7 Octobre, j'ai lu beaucoup, regardé les documentaires et La Fille de Gaza m'a consolé en quelque sorte. Si ces femmes ont traversé autant de frontières et ont gardé leur désir de vivre comme femmes et leurs différences, on peut espérer!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire