
On loue un 4X4!
Notre petite 4x4 SUZUKI est toute blanche, toute neuve, très haute sur roues comme il se doit. Comme d’habitude, nous faisons trois fois le tour de Mindelo avant de réussir à en sortir en nous aventurant dans les quartiers des collines, misérables mais beaucoup moins qu’à Praia. Le centre de Mindelo est petit mais nous découvrons une ville plus étendue.
Le Monte Verde n'est pas vert du tout
A la sortie de la ville : le désert est rouge, orange, ocre, mauve, marron. Dans le lit des ruisseaux des arbustes très verts différents des acacias défeuillés que nous avons vus ailleurs.
La route pavée est à deux voies séparées par un pavage blanc. La signalisation routière est présente. Sao Vicente est décidément une île moderne !
Nous grimpons des lacets serrés le long d’une paroi verticale pour arriver au sommet du MonteVerde qui, malgré son nom, n’a rien de vert, comme le Cap Vert d’ailleurs, excepté les touffes de sisal portant de longues hampes fleuries et les petites taches jaunes des lichens. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour admirer le panorama sur la baie.
Ce matin, le ciel est gris, couvert. Le plafond nuageux coupe la dernière ligne des crêtes. Dès qu’on s’élève au dessus de la baie de Mindelo on comprend que la dernière barre rocheuse est une île. La baie est donc plus ouverte que nous le pensions hier. Le bras de mer qui sépare Sao Vicente de Santo Antao est étroit, lisse et bleu profond.
A mesure qu’on avance dans la journée les nuages se dispersent. Les sommets déchiquetés de Santo Antao apparaissent, coupés de banc d’ouate qui s’effiloche. Juste en dessous du sommet, un âne chargé de feuillage vient à notre rencontre. La montagne n’est pas aussi désertique qu’on pourrait le croire. Des terrasses minuscules sont soigneusement binées. J’admire la ténacité de ceux qui les ont construites et qui continuent à les cultiver. Cultiver quoi ? Mystère ! Nous sommes à la veille de la saison des pluies, tout est prêt pour les semailles. Au sommet du Monte Verde des antennes sont gardées par des soldats qui nous escortent vers le meilleur point de vue.
Je choisis un autre endroit pour dessiner et peindre. Luxe inouï ! Nous avons la radio dans le 4x4 et captons RFI.
Retour à la mer
Descente vers la mer : les nuages sont partis, il fait un temps magnifique, frais grâce au vent. Ne pas s’y fier, c’est ainsi qu’on attrape des coups de soleil.
Près de l’eau deux cratères anciens ont été arasés par l’érosion. Il ne reste plus que deux cercles noirâtres sur un sol clair.
Détour par Salamansa, gros village très misérable, certaines maisons sont peintes de couleurs très vives, jaune, vert. Les enfants en vacances depuis peu traînent partout. Nous préférons ne pas nous attarder.
Une piste longe la côte, nous profitons du 4x4. Sur les rochers des enfants pêchent de gros poissons. Le rivage est plein de coquillages cassés, certains atteignent une quinzaine de centimètres de long. Malheureusement, aucun intact.
Plus loin, des hérons gris se détachent sur la roche rouge orangé.
Baia das Gatas
Baia das Gatas est une plage célèbre pour son festival de musique au mois d’Août. Elle est aménagée avec une grande estrade et des poubelles (luxe ici !) et bordée de quelques villas blanches. L’eau est très calme, limpide d’un turquoise pastel dans les piscines naturelles. La baignade est sans risque mais c’est très peu profond et il faut aller loin pour avoir assez d’eau . Heureusement, j’ai mon masque. Des coraux blanchâtres (morts) font de jolis oreillers sur lesquels furètent plusieurs sortes de poissons : un régal !! j’ai l’impression de me trouver dans un aquarium tropical. Comme la baie est protégée par une jetée et des bancs de rochers, je peux faire du surplace, ce qui était difficile à Tarrafal.
Je retourne à l’eau à trois reprises.
Il ne serait pas prudent de rester des heures entières à la plage sans ombre, même si nous ne souffrons pas de la chaleur (de retour au Residencial Che Guevara nous serons bien rouges).
Pendant la baignade une bonne douzaine de planches à voile sont apparues, venant de la mer, sans doute de Calhau. Non loin d’ici, nous décidons donc de nous y rendre. Sur la carte c’est tout près, une piste contournant le Monte Verde devrait nous y conduire.
La première tentative pour trouver la piste tourne court : quelques dizaines de mètres et nous sommes dans la cour d’une ferme. La deuxième route nous mène au pied du monte Verde dans une petite ribeira (lit d’un oued à sec) cultivée avec soin. Le lit de la rivière est barré par des digues cimentées, des terrasses de bonne taille et de bonne terre sont cultivées à l’ombre de beaux palmiers. L’eau est pompée grâce à une éolienne à nombreuses pales en tôle selon un modèle ancien. Des puits circulaires entourés de murets de pierre sont de taille imposante, deux à trois mètres de diamètre, de là sort tout un système de tuyaux.
Au pied du Monte Verde, une plus grande exploitation avec des serres et sur des terrasses une irrigation goutte à goutte. Fin de la piste. Nous n’arriverons pas par là à Calhau. Toutes les personnes interrogées sont formelles, le raccourci indiqué sur la carte n’existe pas, il faut retourner à la Cidade.
Nous ne regrettons pas notre équipée dans les terres : les paysages sont magnifiques, toujours des crêtes et des pics déchiquetés à l’horizon, les collines rouges et les oasis minuscules.
A Mindelo, nous trouvons facilement la route directe qui passe par deux grandes ribeiras avec des palmiers, des éoliennes et des jardins de légumes, salades, choux, oignons. Est-ce la présence de la grande route droite ? La largeur des ribeiras, tout simplement l’habitude ? C’est moins charmant que sur la petite piste.
Calhau est un village plutôt laid : quelques maisons prétentieuses, du parpaing, un grand terrain de foot, quelques barques de pêche.
La plage est gardée par deux cônes noirs, volcans plutôt récents d’après le bon état de conservation, l’un d’eux est éventré sans doute carrière de scories pour faire du parpaing.
Des panneaux portant des mises en gardes polyglottes et rouillées nous accueillent : «plage dangereuse, praia perigosa... ». D’imposants rouleaux se déversent sur plusieurs rangs d’écume blanche dans une eau verte sur une longue plage de sable blanc qui s’accumule à la base de la falaise de basalte noir formant parfois de petites dunes. Triangles blanc éclatant sur un mur noir, ce sable blanc est un mystère pour moi.
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