samedi 28 août 2010

De la Havane à Trinidad en voiture de location

Après des adieux trèsaffectueux, nous quittons nos hôtes Védado à bord d’une Hyundai bleue. Nous sortons facilement de La Havane en descendant la calle 10 jusqu’au Malecon puis par le Tunnel. Un piège nous attend : une pancarte (il y en a si peu !) indique Cienfuegos. Nous la voyons trop tard, faisons demi -tour à la sortie suivante de la voie rapide, puis nous retrouvons sur un rond point sans aucune indication. Au moment d’entamer le second tour de la rotonde, un homme nous hèle. Il affirme que les touristes ne trouvent jamais l’autoroute et monte d’autorité dans la voiture. Il nous mènera à l’entrée de l’autoroute, moyennant finances. Cienfuegos est une banlieue de La Havane, ce qui nous a trompé puisque notre première étape est la ville de Cienfuegos. A se demander si cet homme ne fait pas profession de remettre dans le bon chemin les touristes égarés comme nous. Profession lucrative !

L'autoroute

L’autoroute traverse une plaine pendant une centaine de km .Le paysage est monotone : de la canne, des friches plantées de buissons épineux, quelques palmiers. Sur l’autoroute, très peu de voitures, surtout des touristes comme nous, sur la voie de droite, des piétons, des vélos … J’essaie de me repérer sur la carte mais j’ai peu d’indices. Toujours la plaine, les cultures changent enfin. Les grands champs de canne font place à des vergers d’agrumes qui embaument. Le parfum des orangers en fleurs m’enchante. Des troupeaux de vaches paissent dans des prés à perte de vue. Il s’agit d’élevage collectif sûrement : étables immenses avec des centaines de stalles.


Après 150 km, nous quittons l’autoroute pour une route assez importante. Des auto-stoppeurs sont massés sur la bretelle d’accès. Nous faisons monter une jeune femme.

j’y vois plus d’un avantage à l'autostop : rencontrer des Cubains ordinaires, parler espagnol, avoir des explications sur les cultures et bien sûr, un guide pour la route. Malheureusement, notre passagère ne fait rien de tout cela. Elle agace prodigieusement D qui se méfie d’elle et ne pense qu’à s’en débarrasser. Nous traversons des villages et des rizières. Un nuage menaçant surgit brusquement. A peine l’avons nous remarqué, qu’une pluie diluvienne s’abat. L’essuie-glace de droite est défectueux : le caoutchouc est déchiré (pourtant nous avions bien été prévenues ) La route est devenue très glissante. D maîtrise mal la direction. Heureusement, le beau temps revient aussi vite que la pluie était venue. Nous évitons Cienfuegos pour arriver plus vite au Jardin Botanique.


jardin Botanique


Le Jardin Botanique est un immense arboretum situé en pleine campagne. Rien à voir avec un parc urbain ou avec une attraction pour touristes. D’ailleurs, nous sommes les seules visiteuses étrangères. Des allées sommaires conduisent à des plantations thématiques : ici, le coin des paliers, là bas les cactus ou les bambous. Les arbres sont immenses. C’est le gigantisme qui frappe tout d’abord l’imagination. Evidemment, nous n’économisons pas la pellicule. Il faut mettre un personnage pour donner l’échelle tellement il est important de souligner la taille des végétaux ;

Il faudrait une visite guidée pour apprécier toutes les essences et les variétés. Nous voici dans un univers végétal totalement inconnu. Les étiquettes sont fort rares. Dominique ramasse toutes les graines tombées à terre. Voudront elles bien germer à Créteil ?

Je cherche les fleurs pour égayer l’album photo. Une curieuse grappe rouge m’attire. Surprise du jour : un colibri !

Cette découverte me ravit presque autant que mon premier baobab. De l’infiniment grand à l’infiniement petit ! Le colibri butine les grosses fleurs orange comme le ferait un insecte. Son long bec recourbé fait penser à la trompe d’un papillon. Ses ailes battent si vite quand il fait du surplace qu’on ne les voit plus. Il fait le même bruit qu’un bourdon. Tellement rapide que je ne pense même pas à le photographier. On ’y essaie avec méthode : attendre. Puisqu’il aime ces fleurs il reviendra sûrement. J’admire les couleurs métalliques de son plumage vert ou bleu, pensant au problème d’optique de Françon à la fac avec les interférences. Il faudra le chercher dans les photos. Ensuite, je privilégie la recherche d’autres arbres fleuris espérant revoir d’autres colibris. Un arbre aux fleurs rouges est aussi peuplé d’autres oiseaux,

Malheureusement, le soleil baisse, la lumière est très belle. Il faut nous hâter si nous voulons rejoindre Trinidad avant la nuit.

Encore une fois nous avons perdu la route. Dans le village suivant, je demande mon chemin à un vieil homme assis sur le bord de la route. Ce dernier nous impose deux jeunes gens à bord de la voiture « vous n’avez pas confiance ? » lance-t il . On n’a pas confiance du tout Nos passagers nous guident et nous quittent rapidement. Comme le deuxième descend, une femme avec une petite fille se précipitent, elles ne ont pas loin : à 8 km, à la clinique.

Dans la lumière du couchant, la montagne violette est très belle. Nous aurions pu faire de bien belles photos : une aigrette sur une chevrette ; des homes qui rentrent à cheval coiffés de leur sombrero de paille qui ont fière allure. Certains rentrent les vaches. Cela fait western.

J’attends avec impatience la Mer des Caraïbes, toute proche ; Enfin ! La voilà au coucher du soleil. Nous ne résistons pas à la tentation de faire un détour et nous arrêtons devant une maison très simple où on élève des chèvres. Une chèvre essaie de manger une orange, trop grosse, elle la presse dans sa gueule en relevant la tête comme pour en extraire le jus.

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