dimanche 14 novembre 2010

Abomey : le Musée de Gabin




Réveil chez Marie Josée

Aux premiers pépiements des oiseaux dans l’avocatier, je sors. A 8heures, petit déjeuner, on sert le poulet de D avec le couscous, et pour moi, du Nescafé en sachet avec du lait concentré, de la confiture et du pain frais. Les jus de fruits, les omelettes et les mangues d’Helvetia sont loin !

3 guides pour 2 touristes!


A 8h30, une moto arrive. Ce n’est pas Gabin mais le gros homme au costume étriqué. Gênée, je lui parle de Gabin.
- « Gabin et moi, c’est pareil ! »

D’ailleurs, le voilà qui arrive, lui aussi. Avec un jeune à moto, ils sont trois à nous attendre. Finalement, nous partons, Dominique, en selle derrière Gabin, et moi, sur la moto du jeune assistant du bureaucrate.

Première visite au musée de Gabin à la lisière de la ville. Il nous montre le fossé et le mur d’enceinte de la ville dans son jardin. Il essaie de préserver le fossé menacé par les constructions des voisins. Depuis 1978, il plante et entretient. Je calcule, Gabin doit avoir à peu près notre âge. Il parait beaucoup moins avec son visage rond, son sourire juvénile et ses yeux un peu bridés. Les arbres aux larges feuilles sont des tecks. J’ignorais qu’ils poussaient en Afrique.

Gabin nous ouvre son musée privé. Par terre, dans un coin, tout le nécessaire pour le Fâ (la divination) : les diverses graines, boules, perles de terre cuite, cailloux, les petites tables sur lesquelles est écrasée la boule de kaolin, les chapelets à pièces plates que le devin lance. Tout le rituel reste mystérieux. Nous restons sur notre faim. Comme pour les danses. Gabin entrouvre une porte pour la refermer aussitôt. Il laisse imaginer l’existence de secrets sans les révéler. L’initiation n’est pas réservée aux Béninois. Il nous parle d’une journaliste néerlandaise initiée.

Le long d’un mur, des poteries symbolisent des divinités, mais nous ne savons pas lesquelles. Dans un coin, sont entassées pêle-mêle des statuettes. Pour une fois, je peux photographier sans réserve. Gabin nous montre une tunique de raphia violette du Legba (sorte de bouffon de cérémonie en même temps une divinité). Sur le tissage sont cousues de toutes petites calebasses et des coquillages.

Dans des sortes de débarras en piteux état, il nous montre ses projets : une salle audiovisuelle, entrepôts pour les fouilles archéologiques, costumes. Il nous raconte ses collaborations avec des Américains d’Atlanta et avec le Musée Dapper.

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