dimanche 14 novembre 2010

Cotonou - Le marché de Dantokpa



Dankopa, poissons, légumes et gris-gris. Tout va changer !


Le marché Dantokpa est célèbre. C’est un des plus gros de l’Afrique de l’Ouest. Un homme nous prend en charge :
- « Voulez vous voir les animaux pour les fétiches ?
- Bien sûr ! »

Le Vaudoun et la sorcellerie excitent ma curiosité. Il sera un guide précieux qui nous pilotera dans les ruelles encombrées, nous montrant les passages à l’ombre où il fait plus frais.
pagnes
Nous traversons d’abord le quartier des tissus africains en étoffes colorées roulées et empilées tandis que des vêtements pendent à des cintres. Il y a même des vendeurs qui portent un plateau avec des cintres, suspendus autour de leur tête. Chaussures à talon entassées, nous retrouvons l’atmosphère des souks marocains ou égyptiens.
limaçons
Plus loin, dans des bassines, des plateaux de vannerie, des paniers ronds, d’étranges escargots à la coquille pointue évoquent plus la limnée que le petit-gris. Dans des écuelles : des escargots sans coquille ou des cadavres de limaces ?
légumes

De toutes petites tomates ; des piments très rouges, des bassines remplies de toutes sortes de haricots, de la farine ou du sucre dans des cylindres en sachets de plastique transparent artistiquement disposés.
Sous un toit de tôle ondulée, une sorte d’atelier : des moteurs bruyants actionnent des moulins. Ce n’est pas le café qui est moulu, mais les haricots et le maïs « pour faire la pâte ». Des dizaines de personnes sont occupées dans le vrombissement infernal.
Faire des photos?

J’essaie de faire une photo – refus systématique de l’homme servant la machine.

Pourquoi ? Est-ce par peur qu’on utilise son image dans quelque sorcellerie ? On m’assure énergiquement que non. Charles, le guide, Thierry, le chauffeur Heiner, ont une autre théorie : ils veulent seulement faire monter les enchères pour le « cadeau » qu’on leur fera en l’échange de la photo. D’ailleurs nombreux sont ceux qui veulent qu’on « paye d’abord ». Il me vient une autre idée, si c’était une réaction de dignité ? Refus qu’on considère leur misère comme du folklore, refus d’être perçus comme des curiosités.
la lagune

Charles nous emmène sur le bord de la lagune, là où les femmes vendent des petits poissons argentés dans des paniers ronds. Là où débarquent les pirogues qui transbordent les piétons d’une rive à l’autre. Dans la cohue, on peut faire une photo d’ensemble. Certaines femmes sont abritées sous d’énormes chapeaux, certains sont aussi grands que des bassines renversées, d’autres pointus à la manière asiatique. Elles ne refusent pas la photo, se rendant invisibles sous le fameux couvre-chef.
fétiches

Les animaux morts utilisés pour les fétiches forment un alignement de crânes dénudés, des têtes portant encore la fourrure. On identifie même une petite panthère, des moitiés de crocodile, peaux étalées par terre, fourrures poussiéreuses, serpents séchés, grenouilles aplaties. Tout un assortiment macabre dont je renonce à faire l’inventaire exhaustif. Nous avons plutôt envie de fuir.
Une femme tient une herboristerie : elle nous montre l’écorce qui guérit la malaria, les bottes d’herbes médicinales destinées à d’autres affections. Encore une fois, impossible de faire des photos. Dominique n’en peut plus de piétiner ainsi. Nous rentrons par le plus court chemin, évitant de bousculer une petite fille assise au milieu de la rue des tissus.

Tout va changer!

Le Nouveau Président!

Un ULM (aile delta motorisée) survole la ville tirant une banderole à la gloire du nouveau président. Tout le marché l’acclame. Des femmes se mettent à danser. Fait exceptionnel, elles me demandent de les prendre en photo pour témoigner leur joie. Je m’exécute bien volontiers. Pour une fois qu’une photo n’est ni volée ni achetée !
la Galerie des Arts et de l’Artisanat,
sorte de village reconstitué avec un grand nombre de magasins de souvenirs. Je suis frappée par la qualité de la menuiserie et de la sculpture sur bois. Nous nous promettons de revenir avec Thierry pour marchander un batik « je vous casserai les prix », promet un marchand.

Pour déjeuner, nous achetons des avocats, des mangues, une papaye et des oranges. Je suis surprise par le prix : 1100CFA, nous en aurons pour plusieurs jours.

Devant une grande église, une foule est massée, la chemise jaune des zemidjans ressort. Les taxis et motos sont à l’arrêt. Le nouveau Président est à l’église. Sous un crucifix, perches sur les marche on voit une troupe, officiels ou sécurité ? Le cortège de voitures noires s’ébranle. Celle du Président est immatriculée « PR ». D essaie de faire la photo. Le couvercle de l’Olympus lui reste dans la main. C’est une panne que je connais : il suffit de le faire coulisser avec précaution et de bien appuyer sur les contacteurs.
Cocos

Sur le chemin des Pêches qui nous ramène au Jardin Helvetia, Thierry arrête la voiture devant l’auvent d’un vendeur de noix de coco : il a soif. Je l’invite. Pas de paille comme en Thaïlande. Il faut se débrouiller à boire par le trou fait à la machette. Ensuite, on rend la noix au vendeur qui fait quatre quartiers de son coupe-coupe. A l’aide d’une écorce, il racle la pulpe et la présente sur un quartier : c’est délicieux mais tellement calorique qu’il ne faudra pas en abuser.

Nous mangeons nos avocats sur la terrasse. Moronikê nous a proposé une assiette et des couverts, à la vue de nos sacs plastiques noirs, sans doute. La papaye est décevante, fade. Je l’ai choisie moi-même. Je n’y connais rien. Je n’avais jamais remarqué l’étoile à cinq branches au creux du fruit. La symétrie d’ordre 5 est rare dans la nature.

Une après-midi à la plage

Après la douche, je me tartine de biafine. Même à l’intérieur de la voiture le soleil cogne dur. Nous sommes bien sous notre auvent mais il fait encore plus frais sous les paillotes de la plage. A notre intention Diane vient installer un matelas sur les lits de bois. Deux fois, je vais me tremper. J’attends que la vague m’éclabousse puis se retire dans un grand bruit de succion. Les vagues ne sont pas très puissantes. Si Dominique m’accompagnait, nous pourrions nager. Seule, j’ai peur de ne pas ressortir de l’eau.

Promenade dans la cocoteraie

Vers 18heures, nous continuons le chemin de Pêches très tranquille et atteignons un curieux « Temple de la Lumière » vaudoun : bâtiment neuf au toit de chaume imposant. Le portail est très décoré, les portes de bois sont sculptées, les colonnes historiées. Deux éléphants de bois gardent l’entrée. Sous un petit auvent, une jarre. Sous un autre un étrange monticule en forme d’étron( ?).
Le troupeau de bovins rentre, mené par un tout petit berger, qui chantonne. Il n’a pas huit ans et ne semble pas comprendre le français, ou peut être est il trop timide.

menu suisse!
Au dîner : Rostli zurichoise. L’assiette est occupée par la moitié d’une galette de pommes de terre râpées et grillées, l’autre moitié d’une « sauce » avec de petits morceaux de bœuf extrêmement parfumée au persil.

Je termine la soirée sur notre terrasse à écrire. La première impression est qu’il n’y a pas de moustiques. Je reste en T-shirt. D se fait piquer. Je prends les mesures qui s’imposent : crème à la citronnelle et tortillon à brûler. Vers 21h30, j’écrase un moustique sur on coude. Il faut passer à l’alerte supérieure : chemise à manche longues imprégnée et produit plus efficace.
On se couche tôt et on éteint à 22heures. C’est une erreur. On se réveille à cinq heurs avant le lever du jour et sans électricité.

1 commentaire:

  1. Miriam, bonjour,
    j'ai bien eu votre message sur le blog "L'art magique" en commentaire de "Ulysse et Calypso".
    J'ai par erreur supprimer votre demande.
    C'est bien sûr oui :)
    Bonne soirée.
    Labelette

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