Alireza Khatami, cinéaste iranien empêché de tourner ce scénario par les mollahs, l'a filmé en Turquie et en turc dans une région montagneuse de l'Anatolie. Ali, professeur de littératures comparées et de traduction rentre après 14 ans aux Etats Unis. Avec sa femme, vétérinaire, ils tentent d'agrandir la famille.
Il sera question de famille et de paternité. Secrets de famille et violences intrafamiliales. A première vue, une famille moderne où les femmes semblent actives, affirmées. Le décès de la mère, très diminuée et infirme, paraît naturel à tous sauf à Ali qui relève une incohérence dans le certificat de décès. Que le père, Hamit, batte sa femme, l'enferme, la trompe était implicite pour le reste de la famille, et finalement accepté. Ali le soupçonne d'avoir tué sa mère.
En plus de ces cours à la faculté, Ali s'occupe de son jardin (un verger). Un personnage énigmatique, Reza, surgit de nulle part. Reza semble le double d'Ali. Coïncidence? de la part du Cinéaste Alireza (les deux s'additionnent, se remplacent) personne ne semble remarquer la substitution. Sensation de malaise de la spectatrice qui ne sait plus ce qu'elle voit. Autre bizarrerie, le film commence avec le récit d'un cauchemar que fait la femme d'Ali où le père d'Ali demande de "tuer la lumière". Comme Ali enseigne la traduction, le vocable "tuer" n'est pas innocent...Et le film se bouclera sur cette étrange injonction.
Je suis sortie désorientée du cinéma. Les critiques évoquent Lynch (je n'aime pas beaucoup Lynch) ou Buñuel (que j'admire). Le surnaturel n'a jamais été ma tasse de thé. En revanche, j'ai trouvé intéressante cette accusation du patriarcat et des violences faites aux femmes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire