dimanche 4 juillet 2010

Cap vert - Ile de Santiago, Praia et Cidade Velha

Vol pour Praia

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Nous nous levons sous un beau soleil. C’est le premier beau jour depuis la tempête de sable de dimanche. La mer est calme.
Le taxi est ponctuel. Assise dans le taxi, je me rends compte que mon chapeau a disparu.
Le vol pour Praia est prévu à 11h50 .Nous sommes largement en avance, à 10h15. On nous annonce que nous avons raté l’avion qui embarque ses derniers passagers sous nos yeux. Il faudra patienter 3 h à l’aéroport pour attendre le suivant. Nous prenons ce contretemps avec philosophie.
L’avion survole les nuages. Nous n’apercevons
Santiago qu’au dernier moment à la descente sur Praia, rivage découpé. D’épaisses falaises surplombent la mer.

Arrivée à Praia

Episode curieux à la réception des bagages : les chauffeurs monopolisent les chariots. Pas de taxi, pas de chariot. Je commence à marchander avec les chauffeurs qui se disputent entre eux. Pendant ce temps là, D repère un panneau à nos noms. Un taxi envoyé par l’agence. Un moment, j’espère que ce transfert est compris dans le forfait payé à
Destination Cap Vert. Ce n’est pas le cas. Il faudra débourser 2600$. Sabino, notre chauffeur, parle très bien le français. Il nous présente sa ville, très sale et très misérable. Le Caire, par comparaison, c’est Neuilly ! La « rivière », à sec, est jonchée d’ordures. Les rues sont défoncées. Des cahutes en parpaing sont dispersées dans les collines. Les constructions sont anarchiques. On a du mal a imaginer l’existence même d’une ville dans le chantier des routes défoncées, des bidonvilles des buildings en ciment plantés sans logique apparente. La concentration de camions et la foule sur le bord de la route témoignent de la présence d’une ville quelque part.
Sabino arrête le taxi à la station Shell. Ce n’est pas pour faire le plein d’essence, c’est pour que j’aille au ravitaillement. Je ne sais pas trop qu’acheter : deux bouteilles d’eau et des yaourts. Qu’allons nous trouver au village ?
L’université Jean Piaget est en construction au bord de la route. Le choix de Piaget m’apparaît sympathique.

Cidade Velha, vieille ville portugaise

La route pavée nous mène rapidement à Cidade Velha, la première ville fondée par les Portugais au XVème siècle, malheureusement ruinée par les pirates. La forteresse domine la falaise. Au village, il reste peu de chose de l’ancienne ville à part le beau pilori où on attachait les esclaves.

Chez papa et mama

Le taxi emprunte une ruelle. Nous sommes arrivées. Sabino s’adresse à nos hôtes en les appelant
Papa et Mama. Pourtant il ne les connaît pas.
Nos propriétaires Joseph et sa femme sont des personnes âgées ayant vécu 29 ans à Chalons-en-Champagne. Notre gîte se trouve au fond d’une courette cimentée dans une maison basse en basalte chaulée recouverte d’un beau toit de chaume de canne à sucre refait à neuf. A l’intérieur, un grand lit métallique orné de boules en cuivre, une table, une tapisserie avec des chevaux. Au sol le carrelage étincelant imite le parquet. Il fait très sombre. Une petite fenêtre donne sur la rue Banana ainsi que la porte Joseph nous donne les clés :

- «
vous les gardez, vous êtes chez vous ! »

. la salle de bain est dans la cour décorée par quatre bananiers qui poussent en pleine terre ainsi qu’un petit rectangle de canne à sucre. Dans les seaux et des bidons, toutes sortes de plantes tropicales, des impatiens, de la misère, du pourpier du basilic et du romarin.

La femme de Joseph est assise sur le banc contre le mur. Elle trie tranquillement des haricots pour la fejoada de demain d'un mélange de haricots divers et de graines de maïs.
Après une bonne douche, Joseph nous emmène faire le tour du village. Le prétexte est de nous montrer la cabine téléphonique. Il nous fait entrer dans les deux épiceries, nous présente à tous les villageois, à l’instituteur. Il nous montre aussi les maisons dans lesquelles il loue des chambres quand les siennes sont complètes. Il nous mène au petit port qui est aussi la plage, un peu de sable noir sur lequel reposent des barques et des filets. Les enfants viennent se baigner là.

Promenade sur la route pavée

Enfin, il nous explique comment accéder à une plus belle plage à 1.5km du village.
Nous sommes ravies de nous échapper et prenons la route pavée qui passe d’abord par des jardins en terrasses un peu anarchiques sous les manguiers portant des mangues, les goyaviers, citronniers cocotiers et flamboyants. Un peu plus loin, les cultures sont irriguées en goutte à goutte : le manioc pousse avec divers légumes courges ou concombres (?) en feuilles, tomates et poivrons. Les gens qui travaillent dans les jardins nous saluent au passage : « boa tarde ! ». Rapidement nous parvenons dans un désert de pierraille, coulées volcaniques presque à nu. Curieusement, de grands bâtiments modernes sont dispersés dans la campagne (des restaurants, des résidences secondaires, des maisons d’immigrés ???)
En bas, la mer se brise en écume blanche sur les rochers. Il me semble sentir les embruns 15 m au dessus.

Soirée tranquille au village

Retour à 7h au village. Tout le monde est dehors, les enfants jouent au ballon, les femmes font du crochet, certains dînent dans un bol sur le pas de leur porte. Je redoute surtout les moustiques.
Santiago n’est pas exempt de paludisme comme l’ont rappelé les panneaux à l’aéroport. Il faut donc éviter de se faire piquer. On s’habille de la tête aux pieds, manches longues, causse et se passe sur le cou, les avant-bras, le visage de la citronnelle. Précaution inutile ! Rien ne vole ! En revanche, il y a des araignées, pas dangereuses, mais qui me répugnent. Dominique les écrase sans façon.

Nous dînons chez le fils de Joseph sur la terrasse, protégée de canisses où il y a trois tables et un bar à jus de fruits. Notre table est « réservée » avec un papier plié à la manière des élèves de sixième à la rentrée, collé sur la toile cirée. Nous sommes les seules clientes. On nous sort salière et piment, moutarde et ketchup.
Près du bar, des adolescents boivent des jus de fruit en écoutant à la radio des variétés internationales : Bob Marley, Céline Dion...

C’est le meilleur endroit pour passer la soirée : il fait frais, c’est bien éclairé et nous sommes installées confortablement sur des tables. J’apporte nos guides pour préparer notre exploration de Santiago. Joseph se joint à nous. Dans ses mains un livre relié (livre de prière,). Il est ravi de nous conseiller. Nous commandons dès maintenant le menu pour le lendemain

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