dimanche 4 juillet 2010

Sal : 1er jour au Cap Vert et coupe du Monde



Réveil à 7h après une bonne nuit dans notre chambre de la pension des Alizés. Très simple et moderne. Luxe : un frigo et le ventilateur un peu bruyant mais efficace. Les volets blancs s’ouvrent sur un balcon qui donne sur une jolie placette. En face, le centre culturel crépi d’orange et des maisons basses jaune pâle. Le village de Santa Maria semble endormi. Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse qui domine le quartier. Les acacias aux troncs torturés se balancent. Il fait tellement frais que je mets une chemise à manches longues.

Première exploration de Santa Maria

Trois rues parallèles à la plage, pavées de basalte, bordées de maisons basses. Deux clochers blancs et une éolienne géante dominent les toits en pente douce recouverts le plus souvent de tôle ondulée gris orangé. Les plus belles maisons sont couvertes de tuiles romaines et arborent de petites tourelles carrées. Volets, gouttières et tour des fenêtres sont peints de couleurs vives contrastant avec les tons pastels des crépis bleus sur orange, vert sur jaune. Dans les courettes intérieures poussent des papayers, quelques palmiers parfois de bougainvilliers.

Sur le trottoir des femmes vendent des bananes et des mangues dans des seaux ou des bassines qu’elles portent sur la tête. Les petites épiceries proposent quelques conserves des haricots et des nouilles en vrac.
Il y a peu de circulation automobile, quelques taxis rôdent attendant le client.
Après avoir revêtu des maillots nous longeons la plage. D’immenses complexes touristiques de bungalows, assez jolis d’ailleurs, à la sortie de la ville, ont aménagé sur la plage des lits et des parasols bien tentants. Nous prévoyons de nous y installer pour un bon moment.

Mais d’abord première baignade :

la mer est bleue turquoise, un beau rouleau d’écume blanche déferle sur le sable blanc. L’eau est très fraîche, les vagues me font peur, je reste en avant de la barre. . La mer monte, une vague plus puissante l’atteint et j’ai tout juste le temps de courir pour sauver sac et sandales de la noyade.
Je goûte au plaisir de fouler le sable les pieds nus. Je l’avais craint brûlant, il est tiède, merveilleuse sensation ! Nous marchons le vent de face. Je dois maintenir fermement mon chapeau de paille qui s’échappe, roule et est happé par la vague. Je l’attrape de justesse avant le reflux. Le sable nous fouette les jambes si bien que nous renonçons au projet de location de chaises longues et de parasol.
Près du ponton de bois, des barques sont alignées sur la plage. Nous trouvons l’ombre sous la coque d’une barque du nom de Banana, peinte en marron rouge, qui nous abrite aussi du vent. Je retourne me tremper.

Finale de la Coupe du Monde de foot : le Brésil gagne

Si la ville est déserte et la plage abandonnée, c’est que ce matin se déroule la finale de la Coupe du Monde de football Brésil - Allemagne. Dans les hôtels, les restaurants, les cafés tout le monde s’est rassemblé devant le poste de télévision. De temps en temps nous percevons des clameurs, un but ! Nous devinons que le Brésil a gagné : 2 :0. Des voitures klaxonnent joyeusement en sillonnant les rues pavoisées aux couleurs du Brésil, décorées de drapeaux et de ballons de baudruche, des enfants avec un djembé suivent la voiture en courant. Nombreux sont ceux qui revêtent le maillot de l’équipe brésilienne, ou qui sont habillés de jaune et de vert. Sont-ils des supporters fidèles ? Possèdent-ils des collections de maillots ? En tout cas cet épisode de liesse cadre bien avec le décor et nous sommes sincèrement heureuses de la victoire brésilienne. Que ce serait-il passé si le Portugal ou le Sénégal avaient été en finale ? Je me promets de poser cette question dès que nous en aurons l’occasion...
Maintenant que le match est fini, la plage s’anime, les enfants arrivent, un garçon d’une dizaine d’années très noir fait vrombir un cerf volant multicolore. Je me baigne en compagnie d’une fillette et de son frère qui jouent dans les vagues. Un jeune homme se roule dans le sable en chahutant avec son chien. Le sable blanc reste collé sur sa peau foncée lui faisant un étrange maquillage de folie. Une belle photo ? Dominique préfère éviter son regard pensant qu’il se donne en spectacle exprès.

Un Africain s’approche de nous et propose ses services :
- « je suis commerçant massagiste »
Vers 1h l’ombre de la barque a complètement disparu et d’ailleurs nous avons faim.
Nous mangeons deux sandwiches au thon, attablées à l’ombre d’un acacia, devant le « glacier ». La serveuse parle très bien le français, avec seulement un soupçon d’accent portugais. Elle s’excuse. Dans le sandwich il n’y aura pas de tomates. A cause du match, les boutiques sont restées fermées (c’est faux).
Sieste à l’hôtel. Nous nous installons à l’ombre sur la terrasse sur des chaises longues.

Rencontre avec le "rasta", le campeur sculpteur de la plage

Nous nous renseignons sur les arrêts des aluguers auprès du « Rasta », personnage pittoresque de Santa Maria que nous avons remarqué ce matin. Sonorisant toute la rue un gros radiocassette sur l’épaule, il tenait compagnie aux peintres qui badigeonnent le restaurant Piscador en face de notre balcon. Il parle parfaitement français. Sur la plage nous avons trouvé sa tente entourée de ses sculptures. Torse nu sur son jeans, il porte colliers et tatouages et un sac à dos délavé. Dreadlocks courts mais décolorés, raybans. Il a belle allure.
Le look rasta est ici bien représenté sous diverses variantes ; surtout les couleurs vert jaune et noir en bonnets, pantalons. Mais la simplicité prédomine.
Ce soir tout le monde est dans la rue. La jeunesse s’est réunie sur le terrain de Hand où s’affrontent les juniors (beaux maillots et arbitrage sérieux) les églises sont pleines, (l’horaire de la messe a été repoussé à 18 h pour cause de foot). A la sortie de l’église, des fillettes habillées de blanc et un homme portant une guitare.
Bandes d’adolescentes en jeans et haut très court, même mode que chez nous. Elles pourraient être nos élèves.

Diner au cultural café

Nous dînons au Cultural Café sur la jolie placette. Le restaurant est un peu sophistiqué : à l’extérieur, les tables en contre-plaqué ont été découpées à la forme des îles de l’archipel. Elles sont éclairées par des lampes à pétrole. Un faux palmier décore la salle tandis qu’un ruban lumineux électrique clignote sur la façade. Le serveur est charmant. Il ne ménage pas ses efforts pour nous faire patienter, mais l’attente se prolonge. Il nous fait une blague,
- « le gaz est fini » -
, cela ne fait pas rire D
Il demande alors si elle est fâchée ou si elle a faim. Il ne faut pas être pressé
- « ici ce n’est pas l’Europe ».
Heureusement, la musique capverdienne est très agréable, plutôt jazz, un peu brésilienne. Enfin, les deux assiettes arrivent, très bien garnies. Du thon grillé pour moi, une omelette pour Dominique. Le thon est délicieux, fine tranche passée à l’huile d’olive et grillée et le riz a un goût original.

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