dimanche 4 juillet 2010

Cap vert île de Sal :Pedra de Lume

La propriétaire de l’hôtel, française, rentrée de vacances, prodigue ses conseils. Nous sommes moins perdues qu’hier mais je n’ai plus l’obligation de pratiquer le Portugais.
Après avoir acheté deux bananes (40 $) aux femmes assises sur le rebord du trottoir, nous essayons de trouver un taxi collectif pour Espargos à 100$. Les taxis attendent mais pratiquent les tarifs « privés ». Finalement, nous marchandons avec le chauffeur – maillot brésilien, parlant français-. Nous nous asseyons à l’arrière du pick up pour mieux voir le paysage.
Le vent souffle très fort. Le taxi traverse un véritable désert avec ses petits oueds et même une petite palmeraie. Le ciel est couvert, au loin la mer très agitée est blanche d’écume. Après l’aéroport, la ville d’Espargos n’est pas très attirante avec des buildings et des chantiers en parpaing. Elle est construite sur une colline hérissée d’antennes et de paraboles.

Pedra de Lume, saline abandonnée

Pédra de Lume est pittoresque avec les maisons basses, des ouvriers des salines autrefois, l’église blanche, et sur la colline le téléphérique en bois délabré allant du port abandonné à la montagne. Le taxi nous dépose à l’entrée du tunnel creusé pour accéder au cratère. Au bout de la galerie nous découvrons un damier dans un cercle presque parfait. Certains rectangles rose saumon, d’autres verts, d’autres recouverts par une pellicule de sel. Un paludier creuse avec une pelle, un tractoriste est au travail. Nous sommes les seules touristes et nous nous promenons tranquillement sur les petites digues qui séparent les bassins.
Je cherche des trémies de sel ou de gros cristaux cubiques et suis un peu déçue de ne pas en trouver. La nature ne fait pas toujours les choses comme l’enseignent les livres.
La géologue en moi vibre : le volcan qui a construit cet immense cratère circulaire a disparu, les cendres accumulées ne me racontent pas l’éruption. La saline, en revanche, me rappelle toutes les autres que j’ai visitées : Guérande, salins de Giraud, Gruissan, celles du Portugal, ainsi que le temps de ma thèse. Chaque fois que nous découvrons une nouvelle contrée, je cherche les liens avec mon histoire personnelle pour apprivoiser les lieux, y trouver des marques, m’y sentir moins étrangère.
Sur la rive diamétralement opposée poussent des plantes grasses très vertes. Des lits de plage sont installés. J’hésite à me baigner, nous ne savons pas comment nous allons rentrer. Il faudra peut être marcher 7 km jusqu’à Espargos, je n’ai pas envie d’être raide de sel. Plus tard deux jeunes touristes iront à l’eau. Je les envie.
Nous descendons à pied sous le téléphérique de bois et parvenons à un port fantôme. Trois barges rouillent sur des rails, les quais construits pour l’embarquement du sel sont presque abandonnés, quelques barques de pêcheurs sont amarrées. Les bâtiments des ouvriers sont encore habités mais plus aucune trace de l’activité d’autrefois.

Retour en aluguer

Le soleil revient vers midi. Nous pique-niquons face à la mer devant un restaurant vide où j’espérais trouver un taxi ou un aluguer. Rien. Nous marchons sur la route dans le désert. Espargos se profile bien plus proche que les 7 km annoncés. Est ce un mirage ? Nous n’aurons pas le temps de le vérifier. Un taxi, déjà occupé, nous charge à son bord pour 800 $ et à 14h30 nous sommes aux Alizés pour la sieste.

Aquarelles sur la terrasse

Aujourd’hui Lundi, Cultural Café est fermé ainsi que l’Aquarium et la moitié des établissements que nous recommande la propriétaire des Alizés.
Nous partons explorer les nouveaux quartiers construits pour les touristes italiens en majorité. Les pizzerias sont légions mais c’est la morte saison, les restaurateurs ne font aucun effort pour attirer les rares consommateurs.

NhaTerra, un dîner en musique

Finalement, je dégotte l’endroit idéal,
Nha Terra : un hôtel avec une minuscule piscine dans un jardin entourée de jolis palmiers aux larges frondes bien fournies. On peut dîner sur le bord de la piscine et ce soir, il y a même des musiciens.
D achète des croquettes de morues vendues dans un boui-boui. Je dîne donc seule, les musiciens me tiennent compagnie. Ils cassent souvent des cordes et passent plus de temps à accorder leurs instruments qu’à jouer. Ambiance sympathique !

Promenade de nuit sur la plage. De retour aux
Alizés, la fête bat son plein, au bar Cocorico au rez de chaussée de la pension, il y a de la musique ainsi que dans une boîte en face. Allons nous dormir ?
Au dessus de mon lit, un tableau de
Tchâlé, femme portant un enfant,

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