jeudi 1 juillet 2010

Santo Antao - Paul Passagem


Aluguers

Nous profitons du premier aluguer qui emporte les touristes au ferry jusqu' à Ribeira Grande (50$) où un autre HIACE nous conduit à Paul (50$) en suivant la corniche . Nous devenons expertes en taxis collectifs .
Au passage nous traversons Synagoga, vilain village de parpaing, qui n’a que son nom d’attrayant. sur une pointe se trouvent les ruines de ce qui a été une synagogue puis une léproserie, rien à visiter.


Paul et Ribeira do Paul

Paul est un gros bourg le long d’une plage où déferlent des vagues impressionnantes, une poste, un dispensaire, une promenade aménagée sur le bord de l’océan .
Dans la ribeira, règne une grande activité : on extrait des galets et du sable du lit de la rivière, à sec, on tamise sur place sur de la tôle percée à la main placée sur des chevalets. Des hommes transportent de grosses pierres à bras . Il semble que la moitié des hommes en activité sont des maçons !

La route pavée quitte le lit de la rivière pour s’élever vers de jolis villages avec des maisons soignées et bien crépies ?

De part et d’autre de la route, on remarque de nombreuses chaumières très jolies sous des cocotiers et des arbres à pain. Les étables pour des petites vaches noires et blanches, les abris pour les chèvres et les cochons sont coiffés de paille. Près des maisons, des installations pour la distillation de la grogue sont repérables aux grands tas de feuilles de cannes séchées et à la fumée qui s’échappe de l’alambic.

Les cultures sont florissantes dans cette vallée, la canne pousse dru et très haut. Des hommes la récoltent à la main avec des machettes, ils travaillent en groupe, alignent les cannes débarrassées de leurs feuilles et font des sortes de fagots que les femmes transportent sur leurs têtes. Les enfants, en vacances, circulent un tronçon de canne à la main, mâchonnent et crachent.

Passagem

La route pavée monte vers Passagem .Nous faisons des haltes fréquentes sous les manguiers et les arbres à pain qui sont de grands arbres dispensant une ombre épaisse et fraîche. Sur les bords de la route, canalisée dans les levadas, suintant des roches, en piscines dans des citernes rectangulaires, en flaque dans le lit du ruisseau, partout comme un miracle, la présence de l’eau. Ce sont les ignames avec leur beau feuillage vert vif qui sont les plus gourmands. Les bananiers paraissent plus vigoureux qu’ailleurs. Les régimes sont de belle taille, ce qui n’empêche pas les femmes de grimper allègrement la côte, un régime en équilibre sur le petit coussin porté sur leur foulard ; Elles se prêtent simplement à la photo. Notre étonnement les fait rigoler, cela leur paraît si naturel de porter de 35 à 50 kg, pieds nus sur les sentiers grimpant vers leurs maisons.

Dans le fond de la vallée, autre occupation : la lessive. Des draps, couvertures serviettes ou vêtements sont étendus directement par terre sur les galets ou les graviers.
Les sujets de photo ne manquent pas, fleurs de cactées ou de frangipanier, fruits, maisons couvertes de chaume, sans compter les petites filles qui réclament « photo,photo » . Un hameau aux chaumières basses dispersées parmi de gros rochers nous paraît spécialement joli. Nous y pénétrons et les habitants doivent retenir leurs chiens.

Une petite fille offre des mangues, j’en prends 4 et lui donne 40$, elle n’avait rien demandé . C’est la saison de la cueillette des mangues, les enfants ramassent celles qui sont tombées, mais elles sont cueillies avec des petits sacs pour éviter qu’elles ne s’abîment . Pas ’échelles Un homme et son fils grimpent dans un immense manguier , nous ne les aurions pas remarqués si le jeune ne nous avait appelé « bonjour ! », on cherche celui qui nous interpelle, il est très haut dans le manguier et saute de branches en branches aussi lestement que les macaques de Tarrafal.
Au loin, sur les terrasses, les hommes binent a terre avec des binettes à très court manche.
Les pick-up montent et descendent, chargeant des sacs de mangues, les fagots de canne . Le poisson est aussi vendu sur la route ? Tandis que je dessine et que D observe la cueillette des mangues, nous voyons passer une assiette de maquereaux.

Cette route est très animée, à côté de ceux qui travaillent aux champs, de celles qui portent ou qui lavent, il y a aussi une pléiade d’enfants qui vont, viennent, nous rendent visite, sont assis sur le parapet. Certains jouent à l’awélé, d’autres aux cartes, deux au baby foot.

Une vieille femme nous tient compagnie tandis que je peins. Attend-elle l’aluguer ? Elle lui fait signe mais ne monte pas. Surveille-t elle la cueillette des mangues ? Elle parle toute seule, peut être récite-t elle des prières ?

A Passagem, le jardin tropical est décevant, la piscine est vide en avec ses bougainvillées il n’est pas plus fleuri que les maisons aux alentours. Nous nous rapprochons de la muraille rocheuse haute de plus de 1000 m, le paysage devient plus austère, les terrasses de canne moins fournies, les arbres plus dispersés. Nous redescendons tranquillement, le ciel se couvre. Quand nous pique-niquons quelques gouttes tombent. Le pique-nique est écrasé Les bananes sont en purée peu ragoûtante, Dominique renonce à son sandwich. Le ciel est maintenant tout gris, peut être allons nous avoir de la vraie pluie ?

renvontres dans l'aluguer

Nous trouvons tout de suite un aluguer direct pour Ponta do Sol à Paul (100$). Deux femmes très pittoresques montent à Ribeira Grande. Elles balancent sur la galerie leurs cuvettes en plastique contenant des carottes ? Puis bavardent très fort. Elles descendent en même temps que nous sur la place de Ponta do Sol. L’une d’elle nous parle en français, elle l’a appris à Paris-Saint germain « très chic, très cher ». Elle est vêtue d’une minijupe vert brillant d’un T-shirt de basket et d’un bandana aux couleurs américaines. Nous l interrogeons, elle peut porter jusqu’à 35 kg, « cela tient tout seul » puis elle s’éloigne en parlant toute seule. Nous la retrouvons chez Fatima chez qui elle livre ses carottes.

Les nuages sont très bas, la lumière est sinistre : grosse déprime.
Fatima nous fait dîner à 19h30 de poisson bouilli plein d’arêtes. Après le dîner, promenade nocturne. Tout le monde est dans la rue, surtout les enfants et les jeunes. La ville s’anime. Nous restons sur la belle place écoutons les frondes des palmiers qui claquent au vent.

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