samedi 28 août 2010

De Cayo Levisa à la Havane en taxi


La journée ne s’est pas déroulée comme nous le pensions.

traversée


Nous avons quitté Cayo Levisa par une mer d’huile laiteuse et opalescente à l’arrière du récif, noire et brillante du côté de la mangrove.

Sur la jetée de planches, nous avons guetté les petits poissons. Le guitariste a accompagné un saxophoniste français. Il lui montre un barracuda : poisson mince, à l’affût. Puis nous voyons une sorte de concombre de mer puis un annélide que le guitariste appelle un mille pieds.

La traversée a été très agréable, le bateau soulève une écume abondante et fend le miroir brillant traînant 12 ondes qui rident la mer étale.


Pedro, le taxi


A la sortie du bateau, le chauffeur de taxi nous attend avec sa Citroën Xsara. Il se présente : « Pedro ». La conversation s’engage. C’est absurde d’aller chercher l’autobus à Vinales, comme prévu, cela rallonge la route, sans parler de l’attente. Il propose, pour 50$ de nous emmener directement à La Havane. Vous serez à la Havane à 11h au lieu de 17 heures. Pour seulement 25$ de plus, nous gagnons une demi journée et surtout un voyage beaucoup plus agréable que dans le car Viazul sur l’autoroute. De plus, il est d’accord pour les arrêts photos.


Dans les rizières, les hommes repiquent. Contrairement à la Thaïlande, les femmes ne travaillent pas aux champs ici. Pédro commente. C’est un guide excellent qui sait expliquer et animer ce qu’on voit. Je suis fascinée par les ceibas (baobab). Il confirme leur caractère sacré « on ne l’abat pas ».

Il nous apprend aussi comment conduire à Cuba.

- « Tout le monde vit sur la route : les gens, les animaux, les vélos, les charrettes, les camions et les tracteurs, »

Ce sont surtout des vélos qu’il faut se méfier, klaxonner et quelques fois rouler derrière le vélo, à son allure.

Les camions fument terriblement. Nous roulons derrière le même depuis un bon moment, impossible de le dépasser, je renonce à ouvrir la fenêtre malgré le soleil qui tape dur. D, incommodée par la pollution, se bouche le nez avec son mouchoir.

Nous traversons des villages. Il y a énormément de gens dans la rue. Nous voyons les échoppes et les petites cantines. Pedro nous explique que la vitesse est limitée à 40 dans les agglomérations, mais il roule à la vitesse des vélos.

Les Cubains montent dans des charrettes tirées par des chevaux, dans de bizarres remorques bricolées en bois dans lesquelles ils s’entassent debout. Ces misérables remorques sont tirées par des camions et parfois par des tracteurs. Nous passons devant de nombreux policiers qui arrêtent les camions mais pas le taxi .Le taxi roule à gauche, ou à droite selon les nids de poules.

Le transport semble être un problème majeur. Les camions transportent également la canne, toujours dans des remorques bricolées de bois mal équarri.


La plupart des villages sont très pauvres. Mais ils semblent également très riants. Je m’explique mal la pauvreté dans cette campagne si verte, si bien cultivée partout. Les cannes sont les plus belles que j’aie jamais vu (Cap Vert ou Egypte). Les rizières sont florissantes, le manioc, les légume, tout semble pousser à merveille. Aucune comparaison avec les pauvres petits champs du Cap Vert ou du Maroc.


L’absence de tracteurs et de mécanisation est peut être une explication. Mais quand même ! Comment expliquer une telle pénurie ? Le sucre ne se vend pas à un juste prix. Mais justement, les cultures me paraissent diversifiées.


En tout cas, cette campagne est très pittoresque et variée. A 11 heures nous sommes encore à 60 km de La Havane. Nous arriverons à 12h155.

A la fin Pedro emprunte l’autoroute. C’est un compagnon de route très agréable. Il est curieux de tout. Il me pose des questions sur la France symbolisée pour lui, par la Tour Eiffel (bien sûr) et Brigitte Bardot. Il est au courant de la canicule en France cet été. Que des gens meurent de chaud par 40°C lui paraît invraisemblable. A Cuba, on se met à l’ombre sous les arbres ! Et il fait 40° tous les étés ! C’est la première fois que mon espagnol me sert vraiment. Dans le reste de « Cuba en dollars » c’était un luxe superflu, l’anglais aurait bien suffi.

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