samedi 28 août 2010

la havane Forteresse et taxi de collection

En sortant ce matin dans le jardin, l’odeur délicieuse d’oranger en fleurs, me surprend. Inutile de se lever tôt dans notre belle maison Le petit déjeuner n’est pas servi avant 8heures. A neuf heures nous marchons sur la calle 23, si animée hier soir, maintenant déserte. Pas un taxi ; Nous détaillons les belles façades, certaines restaurées, certaines mangées par la végétation tropicale Des chapiteaux corinthiens, ioniques ou doriques s’écaillent ou sont soulignés par des peintures colorées dans la plus grande fantaisie .Difficile d’imaginer la vie dans ces villas immenses. Les anciennes familles occupent-elles encore leurs domaines ou sont ils fractionnés en logements ?


Nous sommes à la recherche d’une bouteille d’eau. J’essaie une épicerie au comptoir ouvert sur la rue. Les rayonnages sont absolument vides, bien entendu, l’eau minérale est inconnue. S’il n’y a rien sur les étagères, par terre se trouvent des sacs. On vend en vrac, le riz, le sucre les haricots et la farine pesés sur une balance Roberval. Pas de conserves en dehors du lait condensé. Sur des étals presque vides sont exposés des tomates, concombres et tubercules que je n’identifie pas.


Nous trouvons enfin un taxi, une vieille Lada qui suit le Malecon et emprunte le tunnel pour aller à la forteresse.9h30 : il est bien trop tôt. La billetterie n’ouvre qu’à 10 heures (plus une bonne dizaine de minutes de retard. L’exactitude n’est ni espagnole ni latino-américaine). Il fait déjà chaud, le soleil tape dur. Une belle lumière inonde La Havane.

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De loin, les gratte-ciel du front de mer ont belle allure, de près ils étaient laids .La Havane offre son profil américain avec ses gratte-ciel et son Capitole. Les gros cargos se succèdent dans la passe qui mène au port. L’un d’eux, Panaméen est particulièrement rouillé.


L’énorme forteresse du 18ème siècle, entourée par ses fossés herbus et ses hauts murs garde l’entrée du port, le défendant des corsaires. Très vaste et armée de nombreux canons. Elle n’est qu’une partie du système défensif. Un autre fort se dresse en avant à côté du phare, en face, la Fuerza Real que nous avons visitée la semaine dernière.

Les bâtiments très hauts précédés de hautes portes de bois sont très bien conservés (ou restaurés).Ils abritent un petit musée des armes (poignards, sabres, kris) du monde entier, des restaurants, et surtout la Foire du Livre .les écriteaux au dessus des portes évoquent la littérature cubaine Lezama Lima, Alejo Carpentier ...


Nous montons sur les enceintes sous un soleil cuisant (j’aurais dû prendre mon chapeau de paille ou un foulard). Sur la Place d’Armes, une surprise nous attend : une dizaine de soldats espagnols en perruque et bottes de mousquetaires relève la garde. Deux d’entre eux se détachent. Un minuscule canon est mis à feu à l’aide d’une loupe. Autour du canon, en arc de cercle : un grand cadran solaire.

Visite au Musée Che Guevara : on voit son bureau, quelques effets personnels, un vieux sac à dos, un canif. Beaucoup de photos. J’en connais une bonne partie d’après le livre de Découvertes Gallimard et celui de Kalfon. Sur des panneaux vieillots très sobres : des citations à la gloire du Che de Fidel, de Borges et l’inévitable José Marti .C’est émouvant. La personnalité du Che, archange de la Révolution, modèle d’un Homme Nouveau ne peut laisser indifférent. Pourtant je suis toujours sceptique aux martyrologies. Que serait il devenu s’il avait survécu ?

Pour rentrer : taxi de collection : une Opel 1954 peinte en marron. Le chauffeur nous fait remarquer que Cuba est un musée roulant.

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