Notre patio est idéal pour l’heure de la sieste. Après une douche rafraîchissante, dans ma nouvelle tenue blanche, je transcris le compte rendu de la matinée . Le colibri est revenu. Ses couleurs métalliques me renvoient à des souvenirs de fac : c’est un des moments de gloire de l’Optique du cours de Françon que le calcul de la couleur du colibri d’après les interférences : calcul de la longueur d’onde de la lumière en fonction de l’écartement des barbules des plumes. Un des plus beaux problèmes de physique que je connaisse !
Demander son chemin
Vers 16h15, nous partons visiter la ville. Premier objectif :
- » 3 blocs puis à gauche, 4 blocs puis à droite ».
Malgré le relief et la relative fantaisie des maisons et placettes, le plan à angle droit est respecté. Jamais personne n’emploie le nom des rues.
Le spectacle de la rue est réjouissant .Tout le monde est sorti sur le pas de la porte, les enfants en uniforme, short et jupe rouge à bretelle, chemise blanche et foulard bleu pour les petits, pantalon et minijupe moutarde chemise blanche pour les plus grands. De nombreuses maisons sont ornées de cages à oiseaux comme au village.
Vendeurs de rue
Ici, on a mis une table sur le trottoir et on joue aux dominos. Partout, les hommes proposent des marchandises diverses. : gâteau sablé découpé en parts sur un plateau, quelques betteraves et du coriandre dans un panier sous le bras…Un autre pousse un chariot avec des courges ou des calebasses découpées à la scie. Sans oublier le vendeur de bonbons à l’unité qui crie sa marchandise « caramelle ! ». Des enfants jouent au base-ball avec un bâton ordinaire et une balle de leur confection.
Un cyclo-pousse passe à grand vacarme : il a fixé une batterie rien que pour la musique.
les maisons de Trinidad
J’ai enfin compris pourquoi tous ces grillages de ferronnerie ou en bois placés devant les portes font une toutes avancée dans la rue. Les grilles « ferment » la maison. Elles sont très décoratives .Tout le monde ouvre sa porte pour laisser entrer la fraîcheur du soir. Nous pouvons jeter un coup d’œil indiscret. Certaines maisons sont encore plus grandes et plus belles que la nôtre avec le salon d’apparat carrelé séparé en deux par des colonnes, ses lustres et les fauteuils à bascule. Certains intérieurs sont misérables. Scène de rue : un homme tond un tout petit garçon et lui enlève ses boucles de bébé .Nous arrivons par des rues encore plus animées : on vend des livres dans la rue. Les livres sont étonnamment présents à Cuba. Une île où on lit et où on fait de la musique force le respect.
Nous cherchons toujours
Rencontre avec des collègues
Plus nous montons, et plus nous rencontrons des touristes. Les maisons multicolores sont de plus en plus soignées J’ai envie de tout prendre en photo – la photo comme une drogue – Une façade bleue est particulièrement soignée : joli porche tarabiscoté Par le porche, nous découvrons une salle de classe avec 21 tables de deux, un tableau noir et une télévision, pas ou très peu d’affichage. Nous sommes au lycée technique. Deux profs sont encore dans la classe : le prof de biologie et celui d’histoire.
Que racontent deux profs français à deux collègues cubains ? Nous parlons d’effectifs – toujours trop lourds. A Cuba ils dépassent 40 par classe, des retraites, 60 ans pour les femmes 65 pour les hommes. Le professeur de biologie, la soixantaine, dit qu’à soixante cinq ans, on n’a plus de voix. Des vacances : là cela diffère énormément : ils n’ont qu’un mois en Août 2 ou 3 jours pour Noël et pour Pâques.
. Des programmes, pas si différents des nôtres. Quant aux salaires, ils se demandent bien combien de temps nous avons économisé pour venir à Cuba
Le soir tombe, les maisons peintes ont des teintes de plus en plus vives. Certaines sont vertes, d’autres roses, jaunes. Les volets bleus tranchent sur les maisons jaunes. Les ferronneries, les balustres quelques balcons donnent une touche de fantaisie. Le clocher jaune de l’église dépasse les maisons basses. Nous le connaissons d’après les photos des catalogues de voyages à Cuba.
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