samedi 28 août 2010

Trinidad :valle de los Ingenios

La route de Sancti Spiritu longe la très belle vallée dos Ingenios bordée par des montagnes bleutées dans le petit matin. La canne couvre de belles étendues vert tendre. Des ruisseaux serpentent. Quelques fermes isolées sont ombragées par de gros arbres tropicaux à la cime arrondie.


Nous faisons un premier arrêt pour le panorama. . Deux vautours picorent le cadavre d’un malheureux chien.


Les panneaux roses signalent les sites touristiques. Nous parvenons sans encombre au village de Manaca construit autour d’un curieux édifice : une tour de guet de six étages avec des paliers à arcades. On monte les échelles jusqu’au premier niveau (deux étages d’un immeuble ordinaires) puis je grimpe jusqu’au sommet. La vue est très étendue. On surveillait ainsi les plantations.

Au pied de la tour un très joli marché est installé, tout blanc de dentelles : nappes et draps brodés sont suspendus flottant au vent. Sur des cintres, des blouses des combinaisons et des pantalons à l’ancienne. Des femmes brodent pour authentifier la facture des broderies ? Nous y retournerons en fin de visite.


Le village est très fleuri. Les jardins sont bien entretenus. Les petites maisons de bois peint en blanc patiné, ouvertes à tout vent. A l’arrière la cuisine consiste en un plan de travail. Parfois des marmites cuisent sur de petits feux au milieu de la cour. Au fond des petits appentis, les cabinets.


Les porcelets se promènent tranquillement dans la « rue » ainsi que les poules suivies de leurs poussins. Une vieille femme avec un turban sur la tête propose de nous accompagner .Des cris nous surprennent :

- « c’est un calao qui parle » explique- t elle.

C’est un gros oiseau qu’on devine entre les branches d’un manguier. Est ce un perroquet ? Elle vient avec nous sous l’arbre. L’oiseau noir et lourd s’envole. Une sorte de mainate ? Les villageois semblent beaucoup aimer les oiseaux. Au toit de leur auvent, ils suspendent de jolies cages faites de très fines lattes de palmier avec de petits oiseaux exotiques pour nous .Sur un petit terre plein soigneusement balayé une cage est suspendue à un poteau avec un écriteau « local des dominos ». Ce n’est pas l’heure, la place est vide. Je photographierais bien chacune des maisons mais j’ai peur d’être indiscrète. La tour provoque un afflux de touristes et je n’aime pas trop d’idée de participer à cette invasion.


Pour libérer ma conscience, je m’invente un code de savoir-vivre à ma propre intention : toujours demander, bavarder un peu, demander le nom des gens que je photographie. Nous nous promenons très tranquillement. Une petite fille pose gentiment. Je demande à sa mère à quoi travaillent les gens du village : « A la canne » et les femmes ? « A la canne aussi. C’est un dur travail » Il existe aussi une usine de papier un peu plus loin mais les gens de ce village n’y travaillent pas. Certains jardins sont clos par des poteaux serrés qui ont repris vie. D’autres, par des cactées . Les tiges plantées serrées bifurquent et forment un rideau piquant impénétrable. Dans un jardin, une pancarte : "Chien méchant ".


Pour prendre une autre photo, j’engage la conversation avec une dame noire en tablier enturbannée qui se plaint que ses plantes ont soif. Elle me montre les colléus sur la terre sèche .Il n’a pas plu depuis six mois. Je m’étonne et lui raconte l’averse d’hier à Cienfuegos. Je lui demande son adresse pour lui envoyer la photo si elle est réussie, le code postal du villag . Etonnement, personne ne connaît le code. Le nom du village devrait suffire.


Avant de repartir, je choisis une blouse sans manches au marché avec des jours et de discrètes fleurs brodées. et un pantalon qui coulisse avec un lacet. La vendeuse me fait un prix 15$ pour les deux. Elle a eu raison ! Après la douche, j’ai mis mon nouvel ensemble qui est très léger et agréable à porter avec cette chaleur.


Le petit train à vapeur avec ses wagons de bois a apporté sa cargaison de touristes. Nous repartons à bord de notre petite Hyundai bleue vers des aventures hors des sentiers battus.


Le gardien du parking nous a dit que nous devrions trouver un site intéressant après le pont sur le Rio. On pourrait même s’y baigner ; Nous tournons sur une mauvaise route dans les champs de canne à sucre. La route se transforme rapidement en piste. A notre rencontre, arrivent d’antiques camions bleus chargés de canne. C’est la Zafra. Leurs allers et venues sont incessants. Ils soulèvent une épaisse poussière qui s’enroule avec le vent comme une minitornade.


Nous demandons notre chemin au village suivant. Deux femmes montent à bord. L’une d’elle avait une silhouette très pittoresque avec un parapluie noir qu’elle brandit comme une ombrelle. L’autre porte une cocotte.


Nous découvrons un bâtiment très vaste en haut d’un imposant escalier, précédé d’arcades majestueuses. C’est la maison des plus grands sucriers du début du XIX ème siècle 1820. Ils ont fait peindre des fresques par un peintre italien. L’UNESCO rénove le bâtiment pour y installer un musée du sucre. Le garde nous commente très aimablement la visite.


Près de la route, dans une grande mare, des hommes battent l’eau avec des gourdins : ils pêchent.


C’est l’heure du déjeuner : J’entre dans une petite cantine en ciment sur le bord de la route. La dame fait des difficultés pour accepter mes dollars, elle ne peut pas me rendre la monnaie Après maintes hésitations, on me prépare un bocadillo de jambon au pain se et un « hamburgesa » sur un minuscule réchaud. Elle me rend en « monnaie nationale » C’est la première fois que je vois des billets de 20 pesos. Le hamburgesa est très pimenté. Je me débarrasse du billet au bar du mirador pour acheter une glace très rose très chimique. Nous avons déjeuné pour 1$.


En rentrant à Trinidad vers 14h, nous doublons des carrioles tirées par des chevaux chargés de canne. Le cheval rentre seul à la maison, il connaît le chemin. Le paysan fait la sieste couché sur son chargement de canne.

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