samedi 28 août 2010

Trinidad - Notre maison coloniale




Avant de repartir demain pour La Havane, il est temps que je parle de notre maison coloniale. Elle est située *** calle Cienfuegos sur la route principale qui va de Cienfuegos à Sancti Spiritu. Mais le nom est une coïncidence : les gens précisent Camillo Cienfuegos, le compagnon de Che Guevara.

La façade vert amande, s’ouvre par une très haute porte de bois marron antique. La fenêtre est grillagée avec des rosaces figurant un soleil et ses rayons. On entre par une pièce toute en longueur qui sert de bureau meublée de bibliothèques remplies de livres. Le salon est très vaste, carrelé de motifs floraux imitant un tapis. Un portique de quatre colonnes sépare la pièce en deux, deux colonnes de chaque côté et deux au milieu. Quatre fauteuils cannés en bois foncé, à l’arrière, un piano, une chaîne Hi-fi et la télévision sont les seules concessions à l’époque moderne. A l’arrière du salon, une longue galerie couverte communique avec le salon par trois ouvertures dont l’une est fermée par une grille représentant le soleil, comme celle de l’extérieur. Des persiennes de bois marron avec des lattes orientable ferment la maison.
Le patio est une vaste cour rectangulaire cimentée avec trois bacs plantés de verdure. Dans le massif rond au milieu pousse un aloès en fleur, dont je cueille une feuille grasse pour calmer les piqûres de moustiques au coucher du soleil à la Boca. Les deux autres bacs sont carrés, le premier occupé par des rosiers énormes, celui du fond par sept bananiers. Des potiches contenant des palmiers complètent la verdure.
Face à la galerie, au fond, le comedor et la cuisine sont également fermés par les mêmes persiennes que celles de la galerie. La longueur du rectangle est occupée par quatre chambres aux portes laquées de crème, avec des fenêtres grillagées. Dans le salon de jardin, deux berçantes métalliques et une petite table.
Notre chambre est très haute. Le plafond de bois en pente se termine par un auvent à l’extérieur. Les meubles anciens sont sculptés de motifs floraux. Face au lit, un curieux meuble tarabiscoté : un très haut miroir est encadré par deux petites commodes à tiroirs recouvertes de marbre, autour du miroir, un cadre compliqué avec des colonnettes et un frontispice à sculpture en coquille. Au-dessus du lit, un crucifix de bonne taille sur un cœur.

J’ai essayé de faire raconter à Helena l’histoire de la maison. Celle-ci a deux cent ans mais son arrière grand-mère l’a achetée il y a cent ans. La grand-mère y est née. Quand Héléna était adolescente, on y donnait des fêtes et on dansait dans le salon. Mais le père est mort et depuis il n’y a plus eu de fêtes.

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