samedi 28 août 2010

Trinidad sous la pluie, Topes de Collantes- cascades

Au petit matin, le crépitement des grosses gouttes qui s’écrasent sur le ciment de la cour nous a réveillées. L’averse a duré quelques minutes mais le ciel reste menaçant. Cela contrarie notre projet d’excursion à la montagne.
Je fais un tour à la Galerie marchande moderne - en $ - pour chercher des yaourts. Les touristes allemands en mangeaient au petit déjeuner. Je m’oriente maintenant bien dans les rues de Trinidad. Notre gîte est un peu en retrait de la Ville Historique. En trois minutes j’arrive au centre. Les enfants des écoles sont encore en sortie, gym sur la place de la Mairie en short et en T-shirt blanc au milieu des passants.

Topes de Collantes

La montée est impressionnante, la route heureusement, en bon état. A chaque détour, nous pouvons admirer le panorama jusqu’à la mer. Les flancs de la montagne sont couverts d’une végétation très dense : arbustes épineux, grands arbres souvent couverts de lianes. A un arrêt, nous avons la surprise de trouver un curieux oiseau grimpeur brun avec une longue queue qui saute de branche en branche. Un petit écriteau prévient "route dangereuse". La route décrit une sorte de huit en épingles à cheveux.
Topes de Collantes est une station de cure... Le village est très laid, peu d’agriculture, des HLM dans un état désastreux, une sorte de lycée moche, au sommet, un hôtel monstrueux, soviétique, véritable ministère de Bucarest, des parkings immenses. Sous le ciel gris, ce n’est guère engageant... L’employé à l’accueil, en revanche, est très aimable. Il nous dirige sur un parking. A l’entrée, c’est 6.5$ par personne pour descendre à la Cascade (trois heures par un sentier difficile). Nous renonçons, il recommence à pleuvoir, c’est un peu décevant.

A l’entrée de Trinidad, une pancarte signale une autre cascade à 5 km. La piste longe une rivière sinueuse bordée d’arbres immenses. Nous rencontrons des cavaliers. En remplacement de la randonnée de Topes de Collantes nous pensons aller jusqu’au restaurant et à la pisciculture, je ferai le chemin à pied.

Une autre cascade : très belle promenade

A côté du restaurant, un jeune homme se précipite pour nous vendre des tickets d’entrée pour le sentier de la cascade : 6.5$ "comme toutes les cascades de Cuba", jus d’orange à la fin inclus. Selon lui, le sentier est facile : 3.5 km en 2h30.
Le temps s’est amélioré. Nous emportons le pique-nique. Le sentier est très, très bien aménagé. Des panneaux rappellent l’histoire de l’esclavage. Dans ce massif montagneux, des esclaves marrons pouvaient se réfugier. Le sentier s’élève ensuite au flanc de la montagne dans une jungle touffue. En contrebas, la rivière. Rapidement, le « chemin facile » devient très pierreux et très glissant. Heureusement, il est équipé d’une rambarde. Les équipements sont très bien conçus : le bois est attaché par des liens végétaux du meilleur effet avec des poubelles en palmes très discrètes. Nous avançons en pleine jungle dans la touffeur et l’humidité d’après l’averse. Les oiseaux invisibles font un raffut exotique. Des lianes dégoulinent des arbres. Au sol, des mousses étranges frisées, des fougères…
Un animal énigmatique : silhouette de lézard, des ventouses aux doigts, une crête blanche sur le dos roux, reptile ou batracien ? Je n’ose pas attraper cette créature gracile. Tout à l’heure, un oiseau étrange a attiré notre attention : gros comme un pigeon, marron avec une longue queue. Sa démarche est étonnante, au lieu de voler de branche en branche, il marche et sautille en haut de son arbre.
Une sorte de buvette restaurant dans une jolie paillote aux murs de planches blanchies ressemblant à une maison de village, sert des repas à de nombreux touristes. Retrouvant nos collègues touristes, l’aventure dans la jungle prend une allure plus tranquille. Nous pique-niquons dans un coin ombragé sur de jolis bancs de bois en face d’un trou d’eau avec un petit ponton pour la baignade. Des centaines de petits poissons nagent dans l’eau limpide. Je jette des miettes de pain, les poissons grouillent et font de furieux remous. En rentrant, on débusque un petit serpent très mince qui sort du chemin assez paresseusement pour que nous puissions l’observer. Le chemin du retour est plus facile. Un observatoire a été construit pour observer les ruches suspendues des abeilles sauvages. Ce sont des gâteaux de cire allongés suspendus à la falaise comme des stalactites. A la jumelle je distingue bien les alvéoles mais pas les abeilles.

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